1565. AU ROI DE FRANCE A METZ.

Camp de Prague, 2 septembre 1744.

Monsieur mon Frère. Je viens d'apprendre l'affaire d'arrière-garde qu'ont eue les troupes de Votre Majesté avec les Autrichiens. C'est à la vérité quelque chose, mais j'avoue qu'il serait à désirer que l'on mît plus de vigueur à présent dans la poursuite des Autrichiens. Votre Majesté sait si bien que tout dépend du moment que l'on saisit; je crois que voilà, par la retraite du prince Charles, un de ces moments décisifs perdu qui ne se_ retrouvent que rarement ou point du tout. Je prie Votre Majesté de vouloir donner des ordres pour que Ses troupes tirent avec nous la même corde, sans quoi nous ne pouvons jamais nous promettre de succès heureux ; qu'Elle ne S'embarrasse pas de mes opérations, je remplirai mes engagements avec une exactitude qui ne laissera rien à désirer.

Je dois avertir en même temps Votre Majesté que j'ai appris de bonne part que M. de Bernstorff, ministre de Danemark à Sa cour et natif du pays d'Hanovre, sert d'espion au roi d'Angleterre et à la reine de Hongrie. J'ai cru être obligé de Lui faire part de cette circonstance, pour n'avoir rien à me reprocher. Je suis avec tous les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère et fidèle allié

Federic.

Je ne saurais exprimer à Votre Majesté la joie que je ressens de Sa reconvalescence, et combien de vœux j'adresse au Ciel pour l'affermissement d'une santé si précieuse à Ses alliés et à Ses peuples.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.

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