1597. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHMETTAU A METZ.

Camp de Wotitz, 25 septembre 1744.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite en date du 12 de ce mois. Les relations que vous y accusez me sont bien parvenues, et je ne doute nullement qu'à l'heure qu'il est, vous n'aurez déjà reçu toutes mes réponses que je vous ai faites. Je suis très content de tous les mouvements que vous vous êtes donnés pour éveiller le ministère de France de la léthargie incompréhensible pendant un temps si critique. Vous continuerez à pousser à la roue pour que la France satisfasse à ses engagements, surtout par rapport à l'envoi d'un corps d'armée aux pays d'Hanovre. Si elle ne fait tous ses efforts à la fois, il se pourrait que, faute de diversions, je serais à la fin abîmé par la multitude ; cela fait, je suis persuadé que la France sera obligée de payer les violons. J'espère pourtant que vous trouverez moyen, par vos instances pressantes, de réveiller une bonne fois la France, et vous agirez de concert là-dessus avec le sieur de Klinggræffen. La Saxe commence à faire tout-à-fait la revêche, et, selon les avis que j'en ai reçus, je crains fort qu'il n'y ait actuellement un corps de ses troupes en marche, pour fortifier l'armée du prince Charles. C'est l'effet des longueurs infinies dont elle293-2 a usé à y envoyer le comte de Saint-Séverin, et si elle tarde encore d'envoyer Aillon à [la cour de]. étersbourg, je suis persuadé que celle-ci sera aussi entraînée, et la France devancée par les guinées.

<294>

Vous ferez l'usage convenable de tout ceci, afin que la France fasse au moins quelque chose pour nos intérêts communs; et surtout, vous insisterez sur la marche promise d'un corps d'armée vers le Bas-Rhin et les frontières d'Hanovre, puisque sans cela les électeurs ecclésiastiques ne cesseront de clabauder contre la France, de se joindre au parti anglais et autrichien, et d'attirer dans leur parti plusieurs autres princes de l'Empire, à présent que la Saxe élève tant sa crête, en se déclarant ouvertement pour le parti anglais et autrichien. Sur cela, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



293-2 La France.