1620. AU PRINCE ROYAL DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Camp de Konopischt, 22 octobre 1744.

Monsieur mon Frère. Je viens de recevoir à la fois, et à ce moment même, les deux lettres qu'il a plu à Votre Altesse Royale de m'écrire en date du 29 du mois de septembre. Si je suis charmé de voir par la première la part sincère que Votre Altesse Royale prend à tout ce qui m'arrive d'agréable dans mes présentes opérations militaires, par la prise de Prague, je le suis bien davantage en voyant par la seconde qu'Elle me rend justice entière sur l'envie que j'ai de Lui donner en toute sorte de rencontres des preuves de mon amitié et du désir que j'ai de pouvoir contribuer efficacement à Sa satisfaction et à l'avantage de Sa maison. Je laisse le tout à la considération de Votre Altesse Royale et j'attendrai jusqu'à ce qu'après qu'Elle ait pris les mesures les plus justes, selon la parfaite connaissance qu'Elle a du terrain, Elle me fasse voir de quelle manière je pourrais Lui être utile, me flattant que <312>Votre Altesse Royale sera entièrement persuadée que non seulement les liens du sang qui nous unissent si fort, mais surtout l'estime particulière que j'ai pour Ses mérites personnels, me feront toujours prêter les mains avec empressement de La rendre contente.

Au reste, Votre Altesse Royale m'excusera, si les occupations sérieuses dont mes présentes opérations militaires m'accablent, ne me laissant pas le temps de Lui expliquer mes sentiments de main propre; mais Elle aura la bonté de croire, comme je L'en prie, que je n'ai rien tant à cœur que de La convaincre dans toute l'étendue possible de mon inaltérable attachement à Ses intérêts, et de l'estime très distinguée avec laquelle j'ai l'honneur d'être etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.