1643. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Schweidnitz, 10 décembre 1744.

Vos deux relations en date du 12 du novembre, avec celle du 16, m'ont été bien rendues. J'approuve fort que vous avez remercié les ministres des 300 chevaux dont l'Impératrice me veut faire présent, et les instructions que vous avez données au consul Kühn, pour ne pas disputer sur le Pumpleder. Je serais assez satisfait des protestations d'amitié et des confidences que votre ami d'importance vous a faites, si j'étais parfaitement persuadé qu'elles partaient d'un cœur sincère et qu'on y pouvait tabler, mais comme sa conduite m'a paru depuis quelque temps assez double et équivoque, et que le comte de Finckenstein vous en aura écrit un trait sur la manière dont il doit avoir agi avec Chétardie340-1, j'espère au moins que vous serez un peu sur vos gardes avec lui de ne prendre tout de lui pour argent comptant, mais de tout balancer avec les autres circonstances et de ne vous en laisser point imposer, quoique je reconnaisse fort bien la nécessité qu'il y a de le mé<341>nager au possible. Du reste, je me remets sur la dernière dépêche que je vous ai envoyée par un courrier, n'ayant cette fois plus rien à vous dire sinon que j'approuve parfaitement l'idée que vous avez eue par rapport au prince cadet de Hesse-Darmstadt,341-1 si le malheur voulait que le cas dont vous me parlez dût exister.

Federic.

Nach dem Concept.



340-1 Finckenstein berichtet, Stockholm 20. November: Gyllenborg et Tessin „m'ont fait entendre . . . qu'ils savaient des traits de fausseté dudit Woronzow qui les autorisaient à le regarder comme tout aussi mal intentionné que M. de Bestushew et comme plus dangereux que lui à cause de son esprit et ses lumières .... Ils prétendent que H. de Woronzow faisait semblant d'être ami intime du marquis (de la Chétardie), quoiqu'il ait été un des principaux auteurs de sa perte, et que, dans le temps qu'il travaillait déjà avec le Grand-Chancelier à le perdre, et même peu de jours avant que l'affaire éclatât, il s'était cependant rendu chez lui et l'avait prié, apparentent pour mieux l'endormir, de faire en sorte qu'il fût nommé ambassadeur à la cour de France.“

341-1 Vergl. die folgende Nummer.