1654. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 19 décembre 1744.

Monsieur mon Frère. La cour de Vienne, en haine du secours que j'ai prêté à l'Empereur, vient de déclarer358-1 qu'elle se tient dégagée de la cession qu'elle m'a faite de la Silésie et de la comté de Glatz, et qu'elle va faire tous ses efforts pour s'en remettre en possession. C'est par un manifeste séditieux, adressé aux États et habitants de ces provinces et rempli d'expressions indécentes, qu'elle a annoncé son dessein au public, ayant même fait des invasions et commis des hostilités dans mes États de la Haute-Silésie et de la comté de Glatz.

Je ne manquerai pas, à la vérité, de tâcher de défendre de mon mieux mes acquisitions par mes propres forces et de rendre infructueuses les entreprises que la cour de Vienne pourra faire de ce côté-là. Cependant, comme par les liaisons et engagements qui subsistent entre Votre Majesté et moi, Elle S'est chargée nommément de la garantie des provinces que l'on prétend me ravir, Elle trouvera bon que je L'en fasse souvenir, en La priant de prendre des mesures les plus vigoureuses et de redoubler Ses efforts pour seconder efficacement les miens et pour empêcher que la cour de Vienne et ses alliés ne puissent parvenir à leur but, tant par rapport à mes provinces de Silésie et de Glatz que pour le reste de mes États.

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Je suis trop convaincu de la sincérité de l'amitié de Votre Majesté et de Son attention religieuse à remplir Ses engagements, pour appréhender qu'Elle hésite un moment à Se prêter à ma demande. Votre Majesté peut à Son tour compter sûrement sur ma fermeté et sur mon exactitude à satisfaire aux liaisons qui subsistent si heureusement entre nous, quelque événement qu'il arrive, et que rien au monde ne sera capable de me détacher Ses intérêts, ni de diminuer les sentiments de la plus parfaite amitié et de la plus haute estime avec lesquels je suis etc.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach dem Concept.



358-1 Vergl. oben S. 355 Anm. 1.