<103> renonce aux subsides d'Angleterre? et que le comte de Brühl renonce aux avantages que la cour de Vienne lui a faits? Toutes les nouvelles qui me reviennent de tous les côtés de l'Europe, me font croire que leur union est si bien établie qu'il n'est pas facile de les désunir.

Si vous voulez faire des tentatives ultérieures à Dresde, il dépendra de vous d'y employer votre éloquence et vos talents, et je suis sûr que, si vous y échouez, de plus habiles n'y réussiront pas; mais ne dites point de moi que je vous ai donné aucune commission; il est contre la bienséance et contre la dignité que je commette des actes d'humilité, pour gueuser l'amitié du roi de Pologne.

Je crois peut-être qu'en France on peut s'imaginer qu'on trouvera des avantages dans l'élévation du roi de Pologne à la dignité impériale; pour moi, je vous avoue naturellement que je n'y vois guère encore d'apparence, et qu'après tout, je n'y trouve pas assez mes avantages pour que je prie si fort le roi de Pologne de faire une démarche qui ne m'est aucunement avantageuse.

Vous désirez que j'écrive au prince de Hesse touchant le renouvellement du traité pour les 9,000 hommes de troupes hessoises qui sont au service de l'électeur de Bavière; je ferai écrire à ce Prince sur ce sujet, mais je crois que les manœuvres du maréchal de Maillebois seront les objets les plus capables de le décider.

J'attends à savoir de vous quel parti vous avez pris, si vous allez à Dresde ou si vous restez à Berlin, pour vous avertir, selon que vous le désirez, du temps auquel mes troupes entreront en campagne.

Je suis avec estime, Monsieur, votre bien affectionné

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1773. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Neisse, 3 avril 1745.

Monsieur mon Frère. Si ce que Votre Majesté suppose des inclinations de la cour de Dresde, se trouvait ainsi, il y aurait grande apparence que la négociation du marquis de Vaulgrenant pourra réussir. Mais je dois parler vrai à Votre Majesté, et je puis L'assurer que ni les plus flatteuses espérances d'ambition, ni les plus grandes perspectives d'intérêt ne feront changer la cour de Dresde du parti auquel je suis sûr qu'elle est indissolublement liée. Le roi de Pologne est sous la tutelle de la Russie et dans la servitude de la cour de Londres; ses mclinations, ses favoris, ses maîtres, tout s'oppose à ce qu'il change d'alliés ; ce serait faire un abus de mon nom que de vouloir l'employer pour faire des tentatives inutiles. Je me suis déterminé, aux instances de Votre Majesté, au voyage que le marquis de Valory fit à Dresde; il est contre ma dignité et la bienséance que j'en fasse davantage, après avoir épuisé tous les moyens imaginables de conciliation; une conduite