<149> si nécessaire dans les circonstances où je me trouve, il n'y a pas d'autre moyen que de prendre son parti sur tous les événements qui peuvent nous arriver. Je suis, grâce au Ciel, à présent dans une situation d'esprit qui me permet de travailler de sangfroid à tous les grands arrangements que je suis obligé de faire. Je n'en ai pas moins souffert intérieurement, mais il ne me reste de ressource que dans une action de vigueur, et, du reste, j'ai pris mon parti sur tous les événements. Je n'en suis pas le maître, ainsi je n'y puis faire de changement; j'agirai, cependant, avec toute l'application imaginable, j'employerai toute l'étendue de mes peu de lumières, et, si nous en venons aux mains, j'employerai toute la prudence et toute la vivacité imaginables, et je me ménagerai aussi peu que le moindre soldat, pour vaincre ou périr. Je vous avoue que je joue grand jeu, et que, si tous les malheurs du monde se conjurent sur ma tête dans une pareille occasion, je suis perdu, mais il n'y a point d'autre parti à prendre, et de toutes les choses que je puisse imaginer dans la situation où je suis, la bataille est l'unique qui me convienne: cet émétique décidera en peu d'heures du sort du malade.

Adieu, mon cher Podewils, tranquillisez-vous par la même raison, travaillez avec cette assiduité que je vous connais, et remettez-vous, au reste, à ce que les conjonctures amèneront.

Federic.

Dans ce moment, je viens de voir le chiffre de votre neveu et la conversation du milord Chesterfield.1 Cela ne confirme que trop ma conjecture. Il faut que Cagnony revienne sur-le-champ à Berlin, dès que les Saxons auront passé les frontières de la Silésie.

La Reine douairière souhaite que l'on mette Bielfeld auprès de mon frère Ferdinand, je vous prie de vous charger de cette affaire, car je suis si occupé qu'il m'est impossible d'entrer dans ce détail.

Federic.

Nach der Ausfertigung (praes. 13. Mai). Eigenhändig.


1829. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 4. Mai: „Milord Tyrawley, au lieu de passer par les Etats de Votre Majesté, comme c'était son dessein,2 a pris tout d'un coup le dessein de s'embarquer à Danzig.“

C'est un mauvais prognostique de notre négociation en Angleterre.

In einer längeren Denkschrift von demselben Tage entwickelt Podewils die

Tout ceci est très bien raisonné et fort bien détaillé; je me



1 Haag 30. April. Chesterfield hatte dem Gesandten u. A. gesagt: „Que sa cour avait souhaité la paix pendant un temps sincèrement, mais qu'elle n'avait pas rencontré les mêmes dispositions auprès de ses alliés.“ .

2 Vergl. S. 85.