<155> l'on mande de Vienne que la cour était très disposée pour s'accommoder avec moi. Des marchands de Landshut qui reviennent de Königgrätz, ont dit que parmi les Autrichiens le bruit courait qu'il ne dépendait que de moi d'avoir la paix, à condition d'élever le Grand-Duc à la dignité impériale.

Selon qu'il paraît par les nouvelles que j'ai de mes frontières, les Saxons se sont ravisés et ne donneront point le passage aux Autrichiens par la Lusace; c'était l'unique endroit qui me mettait en embarras: de ces côtés ici ils ne feront que de l'eau claire. Il paraît que leurs forces se tirent du côté de Königgrätz, d'où ils ne peuvent rien entreprendre en quatre semaines. Le point qui m'embarrasse le plus est celui des subsides; je commence déjà à en avoir grand besoin, et pour peu que la négociation d'Angleterre tire en longueur, je serai pourtant obligé d'y venir.

Adieu, mon cher Podewils, prenez courage et soyez persuadé que je suis avee estime votre fidèle ami

Federic.

Klinggraeffen doit avoir son rappel, je ne le laisse encore là que pour engager le général Saint-Germain; c'est à présent le point capital de sa mission.

Nach der Ausfertigung (praes. 16. Mai). Eigenhändig.


1838. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Camenz], 13 mai 1745.

Mon cher Podewils. Il m'est venu dans l'esprit que pendant notre négociation les Autrichiens pourraient pénétrer en Silésie et que nous pourrions. nous battre. Si cela arrive, et que les Autrichiens soient défaits, il faut envoyer un courrier sur le champ à Andrié, pour qu'il ne signe point, car en ce cas-là il me faut de meilleures conditions. Enfin je ne sais que dire, quelquefois il paraît que l'ennemi n'entreprendra rien, et quelquefois il semble que ses arrangements ne sont pas encore tout faits et qu'il attend de l'artillerie ou quelque chose qui lui manque encore. Cela se développera dans peu; mais je suis cependant plus porté à croire qu'ils tenteront fortune, et en ce cas ils me fourniront le moyen de me venger d'eux et de regagner ma supériorité. Adieu, je n'ai pas le temps de vous en dire davantage.

Federic.

Nach der Ausfertigung (praes. 18. Mai). Eigenhändig.