<183> gefangene österreichsche Generals seind Berlichingen, Saint-Ignon und der alte Forgäch, und von den Sachsen der General Schlichting; ausser dem General Thüngen sind von den Oesterreichern noch drei Generals geblieben, und sechs derselben sollen tödtlich blessiret sein. Es werden stündlich mehrere Gefangene eingebracht, und da Ich selbst mit der Armee den Feind verfolge und sehen werde, was demnächst weiter zu thun ist, so werde alsdann und mit nächstem Ew. Liebden schreiben und bekannt machen, was Dieselbe Dero Ortes zu thun haben werden. Ich bin Ew. Liebden freundwilliger Vetter

Friderich.

Relation de la campagne du Roi en Silésie.

Sa Majesté a été informée que le dessein des Autrichiens et des Saxons était d'entrer en Silésie à la fin du mois de mai. Elle prit tous les arrangements pour ses subsistances, de façon que l'armée n'en pût manquer sur toute l'étendue des frontières de Bohême. Elle retira au milieu de mai ses troupes de la Haute-Silésie, hors la garnison de Jägerndorf, qui servit pour couvrir les quartiers, tant qu'Elle voulait les garder. Lorsqu'Elle fut informée que l'armée autrichienne s'assemblait à Königgrätz et que le duc de Weissenfels était parti de Dresde pour la joindre avec ses Saxons, Elle donna ordre au margrave Charles, qui commandait en Haute-Silésie, de retirer les troupes des quartiers de Jägerndorf et de La venir joindre au camp de Frankenstein, dans lequel nous entrâmes le 27 de mai. Le Margrave battit dans sa marche les Autrichiens,1 défit les régiments d'Ogilvy et d'Esterhazy-Infanterie et les dragons de Saxe-Gotha. Les Autrichiens y perdirent 2,000 morts et blessés et deux drapeaux; après quoi Son Altesse Royale poursuivit sa marche et joignit l'armée du Roi le 28 au soir. Le 29, l'on fit jour de repos, et sur la nouvelle que le Roi reçut du lieutenant-général du Moulin que les Autrichiens étaient avancés jusqu'à Landshut, Sa Majesté prit le camp de Reichenbach, et de là Elle écrivit au général du Moulin, qui était à Schweidnitz, qu'il devait faire toutes les dispositions nécessaires pour faire accroire aux ennemis que le dessein du Roi était de se retirer à Breslau à l'approche de l'ennemi. Ceci réussit si bien que les Autrichiens et Saxons, imbus de préjugés ridicules et déshonorants pour la nation prussienne, y ajoutèrent foi.

A l'approche des ennemis du camp de Hohenhennersdorf, le Roi marcha sans bruit entre Schweidnitz et Striegau. L'avant-garde du général du Moulin marcha sur les hauteurs de Striegau. Le général Nassau occupa un bois qui était entre deux, avec un autre détachement. Tous ces corps et l'armée se campèrent derrière les hauteurs, où l'on ne pouvait les apercevoir ; il était défendu de battre au champ et de donner aucun signe de vie, le général major Winterfeldt avait même ordre de




1 22. Mai. Vergl. S. 175.