<212> Qu'on ne me dise pas que c'est le roi d'Angleterre qui agit seul dans les affaires mentionnées! Est-il possible de croire qu'un ministère qui a su obliger son roi de se défaire de son ministre favori, ne saurait pas rectifier ce Prince sur une affaire où la gloire et le bonheur de la nation britannique sont autant intéressés — et ils le sont véritablement — si on peut parvenir à un accommodement entre moi et la reine de Hongrie! D'ailleurs, n'est-ce pas ce ministère qui paie les subsides aux Saxons, pour les tenir en haleine contre moi? Quand Hyndford à Pétersbourg se laisse échapper de dire qu'on ne voulait que rogner ma puissance sans pourtant vouloir m'abattre, n'est-ce pas sur les instructions qu'il reçoit de ce ministère? Et comment est-il possible de croire que, si le ministère charriait droit et parlait d'un ton sérieux à la cour de Vienne sur l'accommodement à faire avec moi, celle-ci y oserait regimber? ainsi que, par toutes ces considérations et bien d'autres encore, il faut que je revienne à vous dire que vous avez été la dupe du ministère anglais. Je prie d'ailleurs Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1910. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A MUNICH.

Camp de Russek, 12 juillet 1745.

J'ai reçu votre dépêche du 25 du juin passé, sur laquelle je n'ai cette fois qu'à vous dire que vous devez être fort attentif sur ce qu'on fera des troupes bavaroises, et faire tout au monde pour empêcher, par tous les moyens imaginables — sur quoi je vous donne mains libres — qu'elles ne soient point employées ni contre moi ni contre la France, mais qu'elles restent dans le pays, cet article étant trop important dans les conjonctures présentes pour que vous ne deviez employer toute votre attention et tout votre savoir-faire. Vous tâcherez aussi de savoir bientôt si on fera détacher des troupes de l'armée de Traun pour les envoyer en Bohême, et de m'en avertir le plus tôt le mieux.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1911. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Camp de Russek, 12 juillet 1745.

La relation que vous m'avez faite le 19 de juin passé, m'a été bien rendue, dont le contenu m'oblige à vous dire que j'en suis fort satisfait et ne souhaite rien de plus, sinon que vous tâchiez par tous les moyens possibles de fortifier le comte de Woronzow dans les sentiments qu'il a fait paraître à cette occasion, et que les affaires restent, là ou