<233>quelles je voulais, à l'heure qu'il est, la paix, mon intention est que vous lui proposerez les conditions suivantes, savoir la possession de toute la Silésie avec les enclavures de la Moravie, au pays de Teschen près, et une somme de trois millions d'écus, payés dans un certain terme, pour m'indemniser des dommages que j'ai soufferts ; ajoutez à cela la garantie des Puissances maritimes, de tout l'Empire, et l'inclusion à la paix générale future. Pour ne pas aussi retomber dans un inconvénient tel que celui d'attendre gratuitement la réponse de la cour de Vienne, il en fallait une catégorique dans un temps de trois semaines, pour savoir à quoi je devais m'en tenir. S'il n'y a rien à espérer en entier sur les premières conditions, il faut que vous vous roidissiez sur le chapitre de l'argent comptant, et tirer tout le parti que vous pourrez de ce marché.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1934. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Chlum, 25 juillet 1745.

Mon cher Podewils. La poste d'aujourd'hui me met dans un grand embarras; je n'ai point encore de réponse de Dresde, et je suis fort incertain de ce qu'elle contiendra. Si contre toute apparence elle est favorable à nos vues, c'est une grande ressource pour nous, et il faut conclure au plus vite avec cette cour-là; mais, aussi, en cas qu'elle fût défavorable, il ne me reste que deux partis à prendre, dont l'un est de rester attaché à la France et d'attaquer la Saxe, ce que je puis faire, ayant tout arrangé pour cet effet; l'autre est de négocier notre accommodement par l'entremise de l'Angleterre.

Ces deux derniers partis sont également dangereux.

Dans le premier, il s'allume une nouvelle guerre sur mes frontières, et les acheminements pour la paix s'écarteront au heu de se rapprocher; mais les raisons qui doivent me déterminer à prendre cette grande résolution, sont que la Saxe, après l'élection du duc de Lorraine, et après que l'Empire se déclarera peut-être contre moi et la France, voudra poursuivre ses desseins de conquête et de partage et m'attaquera, secondée de conjonctures favorables; l'autre est qu'il est nécessaire de faire repentir un prince voisin de la facilité qu'il a eue de se prêter en tout aux vues de mes ennemis et d'y entrer à tête baissée, et que, si °n ne lui témoigne pas son ressentiment par des effets palpables, il attribuera à ma faiblesse ce qu'il devrait mettre sur le compte de ma Prudence et de ma modération, et qu'une conduite si mesurée de ma Part pourrait l'enhardir pour tenter dans un autre temps une entreprise où il y a si risquer pour lui.

Si je me détermine pour les négociations et la paix qu'il paraît que le ministère d'Angleterre veut nous ménager, je tombe dans d'autres