<241>élection pour nous? Point du tout! C'est qu'ils croient avoir besoin du roi de Prusse, tant pour affermir la Hollande dans ses engagements que faire agir selon leur gré le grand corps de troupes autrichiennes et saxonnes qui sont en Bohême; c'est qu'ils ont vu que c'était en vain qu'on se flattait d'accomplir le partage stipulé par le traité de Varsovie, et que la guerre que je fais avec la reine de Hongrie n'aboutit qu'à notre ruine mutuelle. Plus donc nous donnerons des marques de vigueur, et plus on sentira à Hanovre le besoin indispensable qu'ils ont de moi, et leur liaison avec les Saxons les obligera à faire tous les efforts imaginables pour moyenner la paix.

„Il faut faire déclarer au lord Harrington, en lui envoyant notre manifeste,1 que nous montrerons toujours la même modération que nous avons eue jusqu'à présent, et que, du moment que l'Angleterre voudra nous faire des propositions équitables, et que les préliminaires seraient signés, nous évacuerons la Saxe et la Bohême; il faut faire insinuer également par Biilow que nous ne voulons qu'une paix équitable et que, du moment qu'on aura réglé les conditions, nos troupes finiront les hostilités. B est en même temps nécessaire que la Saxe et tous nos voisins apprennent qu'on ne nous offense pas impunément, et qu'il ne faut pas se lier si légèrement avec nos ennemis. Tous les ordres sont donnés pour l'entrée des troupes, et je crois que le prince d'Anhalt y sera le 6 ou 7 d'août.

Adieu, mon cher Podewils, secondez bien mes desseins par vos négociations, et souvenez-vous que ce n'est qu'en agissant vigoureusement qu'on parvient à une bonne paix.

Federic.

P. S.

Dans toutes les instructions que vous donnerez à mes ministres aux cours étrangères par rapport à l'entrée de mes troupes dans la Saxe, vous ne manquerez pas de leur ordonner qu'ils doivent déclarer et relever partout, dans des termes convenables et énergiques, que ce n'était absolument pas par aucun motif d'ambition, d'intérêt ou agrandissement, que j'avais fait cette démarche contre la Saxe; que j'attestais Dieu que mon intention n'était point de faire des acquisitions sur la Saxe, mais uniquement pour n'être plus exposé à toutes les avanies cruelles qu'on m'avait faites depuis bien du temps jusqu'à présent, de la part de la cour de Dresde, et pour parvenir par là à vivre avec elle en paix et en repos, et que par ce principe j'étais prêt à tout moment de faire ma paix avec elle, et que du jour même que les préliminaires en seraient signés, je ferais cesser toutes les hostilités et retirerais mes troupes.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Nr. 1925.