<243> se départir de la résolution qu'elle avait prise contre moi selon le traité de Varsovie; que par toutes ces considérations je m'étais vu forcé de l'attaquer dans ses propres pays, quoique dans aucun autre dessein que de mettre par là mon pays en sûreté et inspirer à cette cour des pensées plus modérées sur mon sujet; que je déclarais qu'aussitôt que la cour de Dresde renoncerait aux liaisons dangereuses qu'elle avait prises contre moi, je serais à tout moment prêt de me réconcilier sincèrement avec elle d'une façon équitable, et de montrer par là que je ne souhaité en toutes les occasions plus que d'entretenir avec mes voisins une paix parfaite; que j'avais la confiance la plus parfaite en Sa Majesté Impériale de Russie qu'elle ne désapprouverait en aucune manière la démarche que je venais de faire, et que plutôt l'alliance et amitié étroite dans laquelle j'avais l'honneur d'être avec elle, me faisaient espérer qu'elle voudrait bien employer ses soins et ses bons offices pour que la bonne intelligence entre moi et le roi de Pologne, électeur de Saxe, soit rétablie d'une façon équitable, et que la paix soit remise entre des voisins si proches; que c'était tout ce que je désirais du roi de Pologne, et j'aurais des obligations infinies à Sa Majesté Impériale, si elle voudrait bien contribuer, de la manière que je la priais, à ce but salutaire, pour obvier aux suites funestes qui ne sauraient autrement que d'arriver.

Vous tâcherez de votre mieux pour que toutes ces insinuations parviennent à l'Impératrice même, en quoi vous emploierez vos amis et surtout le Vice-Chancelier; mais surtout vous serez bien en garde que le grànd-chancelier Bestushew n'en puisse pas faire un mauvais usage ou contraire à mes intérêts et intentions. J'attends votre rapport sur l'effet que cela aura fait, et de quelle manière l'Impératrice se sera expliquée là-dessus.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1944. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÄFFEN A MUNICH.

Camp de Chlum, 31 juillet 1745.

Votre dépêche du 17 de ce mois m'est bien parvenue, à laquelle je ne vous saurais donner d'autre réponse sinon que vous deviez encore employer le vert et le sec pour que la marche des troupes de Bavière ne se fasse point du tout, ou que, s'il n'y a aucun moyen de faire échouer les desseins traîtres de la clique, d'empêcher au moins que cette marche ne se fasse pas si tôt, mais le plus tard qu'il est possible.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.