<251> de la canaille fort méprisable et qui ne vous fera aucun mal. Les arrangements pour les opérations sont pris de façon que vous ne devez point être en peine; j'envoie d'ailleurs deux régiments de hussards au prince d'Anhalt, qui tiendront bien en respect cette canaille polonaise. Vous ne convenez pas de mes raisons et je ne conviens pas des vôtres; vous êtes si mol, si flasque, quand il faut prendre une résolution, que cela est honteux; en un mot, vous voulez forcer le roi de Pologne à devenir empereur, et il ne veut pas l'être; vous supposez que sa seule voix pourrait traîner l'élection impériale, c'est ce que je ne crois point ; vous croyez que c'est la crainte qu'a la cour de Vienne que nous ne détachions la Saxe, qui l'a rendu flexible à la paix, et pour moi, je suis persuadé que ce sont nos opérations vigoureuses, les progrès des Français en Flandre, la crainte de perdre les Hollandais et les~progrès des Espagnols en Italie, qui causent ce changement. Joignez à cela les clameurs des Saxons, quand nous entrerons de ce côté-là, et vous verrez que ce sera un motif de plus pour faire la paix: en un mot, je suis persuadé que je fais bien en prenant ce parti-là, et crois que je suis les règles de la bonne politique, et vous trouverez peut-être que j'ai raison, quand la crainte que vous avez des uhlans se sera dissipée.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1953. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Camp de Chlum, 10 août 1745.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 27 de juillet passé, et ce n'a pas été sans indignation que j'y ai vu les propos indécents que le Chancelier vous a tenus par rapport à mes démêlés avec la Saxe. Je ne suis ainsi point surpris que le comte de Tschernyschew à Berlin en ait tenu de pareils, à peu près, envers mes ministres, dont ceux-ci vous auront déjà averti; mais comme je ne saurais regarder tout cela que comme un jeu concerté entre la cour de Dresde et le Chancelier, sans que l'Impératrice en ait la moindre connaissance, me fiant tout-à-fait sur les fortes assurances que vous m'avez données du contraire, je crois qu'il sera très nécessaire que, sans vous plaindre directement des propos susmentionnés à l'Impératrice, vous tâchiez avec votre adresse ordinaire de les lui faire parvenir indirectement et de bonne grâce, par mes amis qui ont sa confiance, sous prétexte, par exemple, que le chagrin que vous aviez conçu de ces propos, vous avait fort abattu et rendu presque malade. Il ne saurait pas manquer alors que, par la façon dont l'Impératrice s'expliquera là-dessus, vous ne soyez au fait si c'est par ordre de l'Impératrice ou non que le Chancelier vous a parlé; d'ailleurs, il sera très nécessaire que vous fassiez parvenir de la même façon à l'Impératrice, le plus tôt le mieux, un