<252> précis de mon manifeste, afin qu'elle soit informée des motifs que j'ai eus d'éclater contre la Saxe, avant que le Chancelier la puisse prévenir tout-à-fait contre moi. Vous ferez assurer en même temps à l'Impératrice de la manière la plus positive que, si j'avais été obligé d'en venir à des éclats avec la Saxe, ce n'était nullement dans l'intention de faire des conquêtes sur elle, ni de l'abaisser, mais uniquement pour la faire revenir des engagements très dangereux et pernicieux qu'elle avait pris contre moi, savoir de partager la Silésie entre elle et la reine de Hongrie et de prendre le duché de Magdebourg, mais que j'étais à tout moment prêt à me réconcilier avec elle, pourvu qu'elle ne voulût plus persister dans ses pernicieux engagements, mais vivre plutôt avec moi en paix et repos; que de cette façon-là je ne croirais jamais que l'Impératrice voudrait donner des troupes à la Saxe contre moi, ce qui ne serait autre chose que si elle déclarait à moi-même la guerre; que l'intention de l'Impératrice ne pouvait jamais être que la Saxe devait s'emparer de mes provinces, sans que je dusse la prévenir sur ses desseins, ce -que je ne pouvais point avoir mérité par tout ce que j'avais fait pour la Russie et pour l'Impératrice même. Du reste, je suis trop persuadé de votre zèle et de votre fidélité pour que vous n'employiez tout votre savoir-faire et tous vos soins pour empêcher dans ce moment critique que la Russie ne se déclare point pour la Saxe, mais qu'elle lui inspire plutôt des sentiments de modération, en lui conseillant sérieusement de s'accommoder avec moi le plus tôt le mieux, et de vivre avec moi en paix, ce qui était tout ce que je lui demandais, et à quoi je me prêterais de bien bon cœur. J'attends vos relations bien exactes et bien détaillées sur ce chapitre-là.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1954. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.

Camp de Chlum, 10 août 1745.

Comme je vous ai assez instruit, par ma dépêche du 5 de ce mois, auxquelles conditions je veux faire ma paix, j'attends à présent votre rapport sur la réponse qu'on vous aura donnée là-dessus; mais pour vous mettre encore plus au fait sur la manière dont je veux que vous deviez vous conduire dans cette négociation-là, je veux bien vous dire qu'il faut que vous vous y preniez bien adroitement, et que vous deviez tenter tout ce qui est humainement possible pour m'obtenir quelques indemnisations de tous les frais de guerre et de tous les dégâts qu'on m'a faits par les invasions réitérées dans la Silésie; c'est pourquoi vous devez insister autant qu'il sera possible

1° Sur la cession des trois villes de Troppau, Jägerndorf et Hotzenplotz avec leurs environs; mais si vous voyez qu'on n'en veut absolument pas entendre parler, et qu'on aime mieux de ne se point mêler