<285> m'enverrez par une estafette ou un courrier, afin que je puisse par là être en état de prendre mes mesures, d'une manière ou d'autre. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1994. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Staudenz, 23 septembre 1745.

Mon cher Podewils. Sur la relation que vous m'avez faite le 12 de ce mois, je vous dirai que jusques ici nous guerroyons toujours et plus vivement que jamais, car il se passe peu de jours que l'ennemi ne blesse quelqu'un et que nous ne tuions bon nombre de monde. De là, je conclus que Vienne n'est pas contente des arrangements d'Hanovre; reste à savoir si l'Angleterre les mettra à la raison, ou si cela ne se pourra pas; c'est ce que nous verrons. Toutefois j'en ai trop fait pour rompre la négociation d'Andrié avant que d'être convaincu que le Roi mon oncle me dupe. Ainsi je veux tenir ferme et bon jusqu'à la fin; si l'événement m'est favorable, j'en serai bien aise; sinon, il faudra prendre son mal en patience, et ce ne sera pas la première fois que la fortune m'aura été contraire. Voilà ma résolution; j'attends le reste des conjonctures, et de la bonne foi ou de la trahison la plus infâme, en la personne du roi d'Angleterre, que jamais souverain ait conspirée. Le temps éclaircira tout. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1995. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Staudenz, 25 septembre 1745.

Mon cher Podewils. Je suis tout-à-fait de votre sentiment sur le sujet du pouvoir de la cour de Londres sur celles de Dresde et de Vienne. Attendons donc notre sort patiemment, et même ne rompons qu'en cas que l'Angleterre ne nous fasse sentir qu'il n'y a rien à faire pour nous. Quant au militaire, mon cher Podewils, vous n'y entendez rien, car, premièrement, quand on avance dix pas dans un pays ennemi, il faut prodigieusement de charriages pour traîner toutes les subsistances avec soi ; il y a un second article, qui est celui des fourrages; ainsi ce n'est pas moi qui commande l'armée, mais la farine et les fourrages sont les maîtres. C'est donc sur ces connaissances que j'ai formé le Projet de si bien manger ces banlieues de dix milles de mes frontières que cet hiver les ennemis ne pourront pas y faire subsister un chat, ce qui procurera par conséquent du repos à mes troupes pendant l'hiver. Je ne crains point les Autrichiens et je suis toujours en état de les battre, si mes intérêts le demandent, mais ici ne se bat point qui veut ; et quand même ils me seraient supérieurs et que je trouvasse à propos