<294> et les fourrages qui se trouvent dans cette partie de la Bohême limitrophe de notre pays, et de se retirer ensuite, toujours en consumant, par de petites marches sur sa frontière, pour les couvrir.

C'est pourquoi le Roi n'a jugé à propos d'attaquer ni Königgrätz ni Pardubitz.

Le Roi a fait toutes les démonstrations d'offensive qu'il a pu pour donner le change à l'ennemi; mais comme il est impossible que d'aussi habiles généraux que ceux de la reine de Hongrie à la longue n'approfondissent pas de pareils desseins, cela leur a fait naître l'idée de nous combattre lorsqu'ils nous verraient au moment de quitter la Bohême, n'ayant pas grande chose à risquer battus, ayant beaucoup à gagner battant.

Voici comme ils avaient pris leurs arrangements. Franquini fut posté à un demi-mille de Schatzlar, d'où il pouvait incommoder nos convois, et Trenck eut son poste sur les frontières de la Silésie proche de. Braunau et de Schönberg.

Les Autrichiens pensaient par ces trois corps nous couper la communication avec la Silésie, dans un pays montueux et difficile, par les trois principales gorges de la Bohême.

Le Roi avait posté le corps du général du Moulin auprès de Schatzlar, celui du général Lehwaldt auprès de Trautenau, et celui du général de Winterfeldt sans lieu fixé, mais opposé à Trenck, et celui du colonel Retzow vers Schmiedeberg, pour couvrir les montagnards contre les invasions des bandits de Frenquiny.

Telles étaient les dispositions des deux armées, lorsque le prince Charles de Lorraine se porta avec son armée sur Königshof.

Le Roi jugea d'abord, par ce mouvement, qu'il y avait quelque dessein caché sous ce masque; il est vrai que ce Prince ne s'imagina point qu'une armée battue tant de fois serait assez téméraire pour counr de nouveaux hasards, et Sa Majesté crut que l'intention du prince Charles pouvait être de s'approcher du village de Freiheit pour protéger davantage Frenquiny, Trenck et Nadasdy, dont le dernier campait à un demi-mille de notre front, avec 5 régiments de hussards et quelques bataillons d'infanterie hongroise.

Le 29 septembre au matin, le Roi reçut avis que le prince Charles marcherait le même jour.

Le général Katzeler fut commandé sur le midi avec de la cavalerie, des hussards et un bataillon, pour éclairer la marche des ennemis.

Le terrain qui se trouve situé sur la droite du camp de Staudenz, est très montueux, rempli de défilés et de bois; ce qui empêcha le général Katzeler d'aller plus loin qu'un mille de notre camp. Là il trouva quelques mille pandours et hussards, postés de l'autre cote d'un défilé.

Il se contenta de faire quelques prisonniers. Tout ce qu'il put apprendre, fut que les ennemis marcheraient le lendemain à Arnau. Sur