<3> et au prompt rétablissement de la paix en Allemagne et surtout dans le voisinage de la République, et que je donnerai de bon cœur les mains à une paix juste et raisonnable. Vous prendrez pourtant si bien vos précautions qu'en cas qu'à la dernière extrémité vous vous trouviez obligé d'en venir à ces insinuations, vous le fassiez d'une manière qui ne pût trop fortement choquer la France ou l'indisposer contre moi, en avançant plutôt que je ne saurais m'imaginer qu'un pareil projet ait été enfanté par le Roi même, dont je connaissais trop les sentiments de droiture et d'honneur pour le lui attribuer; mais que cela pourrait avoir été imaginé par quelque esprit turbulent et téméraire, sans qu'on pût le mettre sur le compte de son souverain. Enfin, vous vous conduirez en tout ceci avec autant de prudence que de circonspection; qu'en rassurant les uns vous ne choquiez pas trop les autres, et je m'en remets à votre dextérité ordinaire à manier une affaire difficile et délicate.

Federic.

H. Comte de Podewils.

Nach dem Concept.


1677. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 4 janvier 1745.

Monsieur mon Frère. Je ne saurais laisser échapper une occasion aussi favorable que ce changement d'année pour réitérer à Votre Majesté tous les sentiments et les vœux que je fais pour Sa prospérité. Je dois en même temps L'avertir que la situation de l'Empereur est devenue plus critique qu'elle n'a été, par un gros détachement que le prince Charles a fait vers le Haut-Palatinat. Un prompt secours de la part de Votre Majesté pourra tout seul maintenir ce prince infortuné dans son pays. On s'étonnera peut-être comment le prince Charles a pu faire un détachement, devant moi, mais il faut savoir qu'il a reçu un renfort de 20,000 hommes qui ravagent actuellement la Haute-Silésie; le prince d'Anhalt est en pleine marche pour les en rechasser, mais j'appréhende fort que, lorsqu'on les expulsera d'un côté, ils ne reviennent par un autre. Il fallut encore par la fatalité la plus bizarre que le maréchal de Belle-Isle fût arrêté par les Hanovriens. Enfin, il dépend de Votre Majesté de redresser tout ceci, mais je La prie instamment de ne pas perdre de vue les deux objets décisifs, dont l'un est, de renforcer l'armée impériale promptement, et l'autre, de renforcer le maréchal de Maillebois, sans quoi les deux armées pourraient avoir presque dans le même temps un même sort, et assurément un pareil contre-temps serait capital pour déranger tous les desseins qu'on pourrait former pour la campagne future. Je suis avec tous les sentiments imaginables, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach einer Abschrift von der Hand des Grafen Podewils.