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2012. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE ROTHENBURG.

Camp de Trautenau, 8 octobre 1745.

Mon cher Rothenburg. Votre chirurgien est venu, qui m'a donné votre lettre. B m'a tranquillisé tout-à-fait au sujet de votre santé. Je vous donne mille bénédictions sur votre chemin, ne désirant que de vous revoir en bonne santé. Nous ne pourrons guère séjourner dans ce camp au delà du 12, et je verrai si je pourrai pousser ma campagne inclusivement jusqu'au 20; ce sera le bout du monde. Ensuite les quartiers d'hiver se rgleront, et je ne pourrai être tout au plus que vers le 4 ou le 5 de novembre à Berlin. Nous avons eu une bataille au fourrage d'aujourd'hui; les ennemis y sont venus forts de 8,000 hommes. Nous y avons quarante-huit hommes de blessés et dix de tués. La maudite guerre !

Je commence à m'équiper tout doucement. J'ai reçu hier de la poudre de cheveux et aujourd'hui un lit avec des peignes. Vous verrez que je tiendrai encore état avant que de quitter la Bohême.

Je n'ai encore aucune nouvelle, mais je les aurai sans faute à l'arrivée de Möllendorff,1 et j'espère far fine al mio tormento. Adieu, mon cher; ayez soin du corps le plus débile que je connaisse, et que la fragilité de votre machine ne vous empêche pas de penser quelquefois à vos amis.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2013. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Trautenau, 8 octobre 1745.

Mon cher Podewils. Voici une relation que vous aurez la bonté de faire imprimer.2 J'ai vu par votre lettre que vous avez justement été à Potsdam, lorsque nous avons été dans le fort de notre bataille; il est heureux d'ignorer quelquefois les embarras dans lesquels on se trouve. On a su à Breslau deux jours avant la bataille que nous nous battrions, et l'on dit à présent que la paix est immanquable; j'en if accepte l'augure, et je me flatte que les premières lettres de Londres nous en éclairciront.

Adieu, n'oubliez pas les absents. Nous prendrons dans dix ou quinze jours des quartiers d'hiver, et je compte de partir à la fin du rnois pour Berlin. Je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Möllendorff war mit der Siegesbotschaft von Soor nach Berlin geschickt Worden.

2 „Extrait d'une lettre d'un officier prussien du camp de Trautenau 8 octobre 1745;“ bei Droysen, Kriegsberichte a. a. O., 194.