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2027. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE ROTHENBURG.

[Camp de Trautenau], ce 14 [octobre 1745].

Mon cher Rothenburg. Je suis bien aise que votre crampe se soit de nouveau dissipée; je crains pourtant votre voyage, car si en chemin il vous arrive quelque nouvel accident, vous n'aurez personne à la main pour vous soulager. Les Autrichiens commencent à faire des abattis du côté de Braunau et le long des frontières, de façon que chacun sera bien aise d'être tranquille. Je me flatte que la conclusion de l'affaire arrivera en attendant, et que nous n'aurons de longues années besoin de camper.

Adieu, mon cher, je vous donne toutes mes bénédictions pour votre voyage et je souhaite de tout mon cœur de vous voir à Berlin en parfaite santé.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2028. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 12. October: „J'ai vu des lettres de Francfort qui marquent que, la cour de Vienne n'ayant pu cacher la consternation dans laquelle ses mauvaises nouvelles l'ont jetée, on a d'abord fait courir le bruit que c'était du mauvais succès des affaires en Italie qu'on était mécontent, et on avait même laissé accréditer dans le public le bruit de la bataille gagnée par les Espagnols en Italie, pour donner le change au public sur celle de Bohême. Mais on sait maintenant que c'est la dernière qui a été un si grand rabat-joiè, au lieu que celle d'Italie ne se confirme point . . . J'écris par la poste d'aujourd'hui à Mardefeld touchant la pelisse de renard noir.“ 1

[Quartier général de Schatzlar, 17 octobre 1745].

Une bataille perdue ne met point de baume dans le sang, et les généraux autrichiens, qui nous ont tâtés de toutes les manières, auront sûrement fait entendre à la Reine qu'il n'y avait rien à faire contre nous.

Je vous suis très obligé que vous m'ayez commandé des pelisses de renard, peut-être que nous aurons à l'avenir plus besoin de la peau de renard que de celle de lion. J'espère d'être à Berlin le ier, le 2 ou le 3, et de pouvoir du moins respirer quelque temps en paix, après tant de cruelles agitations d'esprit.

Federic.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 20. Oct.) am Rande des Bericht



1 Vergl. S. 302.