<321> le lord Harrington témoigne de vaincre d'une ou d'autre manière l'obstination de la cour de Vienne. Comme il paraît que ce ministre pense d'une manière douteuse sur le secours que l'Angleterre doit espérer de moi contre les entreprises du Prétendant, j'espère que vous aurez fait déjà usage des ouvertures que je vous ai faites là-dessus. Aussi devezvous dire au lord Harrington que je n'avais pas attendu, de mon côté, des propositions de lui pour me déterminer à secourir Sa Majesté Britannique, comme Milord avait pu voir par ce que vous lui aviez dit que je me prêterais volontiers à soutenir le gouvernement d'Angleterre, dès que ma paix serait faite avec la reine de Hongrie, et que le lord Harrington pourrait voir, par le secours que je donnerais à l'Angleterre, que mon alliance ne lui serait pas inutile; mais que je demandais aussi en revanche que l'Angleterre s'engageât de la façon la plus inviolable à me soutenir dans toutes les occasions contre les mauvaises volontés et machinations des cours de Vienne et de Dresde, tant pour mes sûretés pour la Silésie que pour tous mes droits comme prince de l'Empire; et pour que vous puissiez vous expliquer, si le lord Harrington vous demandait ce que vous entendez par ces droits, j'ai ordonné à mon ministre, le comte de Podewils, de vous en fournir des mémoires, pour vous mettre en état d'en donner des explications. Dès que la paix sera faite entre moi et les Autrichiens, les six bataillons dont je vous ai parlé, et qui sont à Wésel, doivent être prêts à être embarqués, et j'augmenterai alors le nombre du secours, si l'Angleterre le souhaite.

Comme j'ai envoyé mon écuyer Sainson en Angleterre pour y prendre douze chevaux de selle que j'y ai fait acheter, mon intention est que vous lui deviez prêter votre assistance en tout et tâcher que ces chevaux puissent être transportés sûrement par mer, soit vers la Hollande, soit vers Hambourg. Aussi ai-je écrit au sieur Le Chambrier, mon ministre à Paris, qu'il doit tâcher d'avoir un passe-port pour ce transport et de vous l'adresser à Londres le plus tôt possible. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2041. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Quartier général de Rohnstock, 27 octobre 1745.

Pour vous répondre à ce que vous mandez dans votre relation du 15 de ce mois, sur ce que le roi de France doit être piqué de quelques lettres que je lui ai écrites, par quelques traits qu'on a voulu trouver ou impérieux ou moqueurs, je vous dirai que je ne me souviens nullement d'avoir écrit au roi de France d'une façon pareille, quoique j'aie été obligé de lui écrire avec force sur quelques sujets, ce qui, ce me semble, se doit faire entre des alliés qui pensent sincèrement sur leurs intérêts réciproques, et ce que le roi de France a demandé lui-même que je dusse faire. Je profiterai en attendant de votre avertissement, à la