<329> dans la nécessité de ce précieux métal on sera obligé de faire plier l'orgueil sous la force de l'intérêt.

Cagnony m'écrit une grande lettre où il demande des augmentations de pension ou son congé; il faut lui donner espérance du premier; aussi bien l'occasion ne peut-elle pas manquer que je l'emploie dans peu.

Adieu, je suis avec estime votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2051. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Potsdam], ce 7 [novembre 1745] au matin.

Mon cher Podewils. Par les lettres du 5 que je reçois de la Silésie, il paraît qu'un corps d'Autrichiens s'approche de la Lusace. Ne serait-ce point pour nous attaquer par cette lisière, et, en cas qu'ils soient battus et poursuivis dans la Lusace, que ces gens le fissent exprès pour nous mettre aux mains avec la Russie? Je ne sais ce que j'en dois penser, mais il me semble qu'il y a quelque projet caché de la part des ennemis; et l'idée que je leur prête, ne serait pas tant mal imaginée.

En ce cas-là, ma foi, je suis autorisé à poursuivre mon ennemi partout où je le trouve, et tout ce qui pourrait arriver de pis, serait que la Russie assistera la Saxe six mois plus tôt.

Je suis dans de grandes inquiétudes; mais si tout reste coi en Silésie, nous nous tirerons d'affaire; sinon, je crains bien que les Anglais et nous-mêmes ne saignions du nez.

Cela ne s'appelle pas vivre, mais mourir tous les jours mille fois, que de passer toute sa vie dans des inquiétudes et dans une crise de dix-huit mois.

Je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2052. A L'ÉLECTEUR PALATIN A MANNHEIM.

Berlin, 7 novembre 1745.

Monsieur mon Cousin. J'ai été véritablement touché du tableau que Votre Altesse Électorale. m'a fait, par Sa lettre du ier de ce mois, de la situation embarrassante où Elle et Son électorat Se trouvent par la cruelle et injuste oppression de Ses ennemis. Le tendre intérêt que je prends à tout ce qui regarde Votre Altesse Électorale, me ferait voler bientôt à Son secours, si la situation présente de mes affaires et l'acharnement de mes ennemis le voulaient permettre. Mais comme la