<338> ne saurais point me laisser prévenir, mais que je serais obligé de prévenir plutôt ceux qui voulaient absolument m'assaillir pour me perdre totalement, et que je ne serais point responsable des suites qui en proviendraient; que je priais ainsi milord Harrington de me vouloir dire son sentiment tout net là-dessus; mais que, si l'Angleterre voulait soutenir ses engagements, il était absolument nécessaire que le ministère d'Hanovre fût instruit bien sérieusement de tirer la même corde là-dessus avec celui d'Angleterre et qu'il n'agît point dans l'Empire diamétralement contre tout ce dont j'étais convenu avec l'Angleterre; que sans cela il y aurait un contraste fort pernicieux, et que les choses prendraient un fort mauvais pli. Vous ajouterez encore que je m'attendais sûrement que les ordres dont je vous ai parlé dans ma précédente, seraient expédiés à milord Hyndford à Pétersbourg, pour qu'il rectifiât cette cour des machinations de la Saxe; enfin, que les affaires étaient dans une crise si violente qu'il me faudrait absolument savoir où j'en étais avec Sa Majesté Britannique. Vous ne manquerez point de pousser sur cela fort à la roue, pour que le lord Harrington vous donne une résolution finale de la part du Roi son maître, dont vous m'avertirez le plus tôt le mieux et même par un exprès, afin que je puisse prendre mon parti. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2062. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Berlin, 13 novembre 1745].

J'ai la tête si embarrassée d'affaires qu'il ne m'a pas été possible de donner toute la tournure nécessaire à ce brouillon.1 Vous y verrez des idées croquées, mais il ne s'agit que des choses, j'y mettrai le stile en le transcrivant. Dites-moi ce que l'on peut y ajouter ou en retrancher.

Mes lettres de Silésie confirment tout ce que mes autres nouvelles m'ont annoncé. Entre ci et quinze jours, vous verrez que tout se confirmera, et les incrédules seront convaincus. L'orage qui nous menace est prêt à tomber et l'on en doute encore; pour moi, je vous ai dit mes sentiments et je n'en change pas jusqu'à présent. Vous verrez que l'événement me justifiera. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung (praes. 13. Nov.) Eigenhändig.



1 Das nicht mehr erhaltene Concept zu dem Schreiben an den König von Frankreich, das in der unter Nr. 2064 abgedruckten Fassung am 15. November dem Marquis Valory übergeben worden ist. Podewils schickt das Concept mit der Bemerkung zurück: „J'ai trouvé la lettre ci-jointe ... parfaitement bien tournée, et même conçue dans des termes que, si elle devait tomber dans les mains de la cour d'Angleterre, on n'y saurait trouver à redire.“