<346>quels il y a le général Buchner, le colonel O'Byrn, et plusieurs autres officiers de marque, quatre canons, trois enseignes, deux étendards et deux paires de timbales de pris, et que tout ce corps-là a été mis entièrement en déroute. Comme j'ai marché incontinent après tout droit sur les Autrichiens, pour les combattre, ceux-ci, au lieu de m'attendre, ont pris le parti de se retirer avec toute la diligence possible vers la Bohême, en prenant le chemin de Zittau et Ostritz, où ils sont aujourd'hui; ils ont abandonné en même temps le grand magasin qu'on avait amassé pour eux à Görlitz, duquel nous nous sommes emparés. Je ferai demain encore une marche sur eux pour les rechasser tout-à-fait de la Lusace en Bohême, après quoi j'établirai là mes quartiers, pour n'avoir plus à craindre qu'on ne voulût laisser passer une armée ennemie dans le dessein d'envahir mes provinces. Je vous fais part de cette agréable nouvelle, afin que vous la communiquiez, au plus tôt possible, à tous mes ministres résidents aux cours étrangères, et surtout, par une estafette expresse, au baron de Mardefeld, avec ordre d'en faire d'abord communication tant au ministre Bestushew qu'à l'Impératrice même, en lui déclarant en mon nom que la raison de l'entrée que j'avais faite avec mon armée dans la Lusace, n'avait point été autre que parceque celle des Autrichiens, conjointement avec les troupes saxonnes qui avaient été en Bohême, étaient entrées en Lusace dans le dessein de passer par là pour envahir mes pays électoraux; qu'ayant vu, par tous les arrangements, qu'on avait faits, qu'on voulait effectivement réaliser un tel dessein et que l'armée autrichienne était passée en deçà de Görlitz, je m'étais vu obligé de marcher tout droit sur eux, pour les aller combattre et ne point permettre qu'ils entrent impunément dans mes pays; qu'ayant trouvé sur mon chemin le corps saxon qui était sorti de la Bohême avec les Autrichiens, je n'avais pu m'empêcher de le combattre, ce qui avait été exécuté de la manière que vous savez; que là-dessus j'avais marché tout droit sur l'armée autrichienne, mais que celle-ci avait pris le parti de rebrousser plutôt vers la Bohême, en abandonnant le magasin que les Saxons lui avaient fait à Görlitz, et en pillant même tous les pays de la Lusace où elle avait cantonné, avant de m'attendre. Après cela, Mardefeld doit déclarer en mon nom tant au ministre qu'à l'Impératrice que, nonobstant tous ces avantages considérables, par lesquels je me voyais le maître d'une bonne partie de la Saxe, j'étais néanmoins tout-à-fait résolu de me tenir simplement et purement à ce qui avait été stipulé par la convention d'Hanovre, et que, si Sa Majesté Impériale de toutes les Russies voulait employer ses bons offices pour disposer la cour de Dresde, afin que celle-ci se contentât des conditions stipulées dans la convention et qu'elle y accédât, j'étais prêt non seulement de retirer d'abord toutes mes troupes qui sont entrées en Saxe, mais que je voulais oublier tout et vivre avec la cour de Dresde en paix et bonne intelligence; qu'il était impossible que Sa Majesté l'Impératrice ne dut être convaincue par là de ma modération et du désir que j'avais de