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Tout va ici à souhait; si les Saxons ne sont pas aveuglés, nous pouvons avoir la paix bien vite, car je ne leur demande rien.

Nach der Ausfertigung, Der Zusatz zu dem Hauptschreiben sowie der zu dem Postscript eigenhändig.


2075. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Joachimstein, 26 novembre 1745.

Mon cher Podewils. Nous voilà avancés aujourd'hui jusqu'ici. Les Autrichiens se sont retirés jusqu'à Zittau, et je présume que demain ils repasseront en Bohême, vers où je les pousserai toujours, de manière que, selon toutes les apparences, je compte que mes troupes entreront après demain à Zittau. La consternation des généraux autrichiens doit aller si loin qu'ils font marcher les troupes sans disposition — aille comme il peut — de façon que le soldat commun s'en aperçoit très bien et en parle sans réserve. Outre les prisonniers que nous avons faits des Saxons à Görlitz, nous y avons pris encore soixante des Autrichiens avec un lieutenant-colonel. Aujourd'hui, nous nous sommes emparés d'un petit magasin qu'ils avaient amassé à Seidenberg, et nous espérons de prendre encore deux de leurs magasins, à Zittau et à Löbau. Les Autrichiens ont fort maltraité le pays d'ici, ayant saccagé et pillé terriblement tous les lieux d'où ils se sont retirés, ce qui cause que tout le pays est fort porté pour nous et qu'ils nous voient venir avec joie. Voilà tout ce que je puis mander jusqu'ici, et vous ne manquerez pas de ramasser toutes ces circonstances,', avec celles que je vous ai mandées, pour en faire une relation bien écrite et détaillée pour en informer le public. Dès que j'aurai borné les Autrichiens dans les montagnes de Bohême, je ferai occuper Bautzen, où il y a encore un grand magasin. Je ne serais point fâché, si les Saxons voulaient s'imaginer que mon armée pousserait jusqu'à Dresde; ils feraient peut-être revenir quelques régiments de leur armée pour garnir cette capitale, ou, si la tête leur tournait, ils retireraient toute l'armée vers Dresde, ce qui donnerait des bras libres au prince d'Anhalt; aussi lui ai-je ordonné de ne point marchander l'armée saxonne.

Je vous recommande bien fort d'écrire au plus vite en votre nom au ministre anglais à Dresde, le sieur Villiers, dans le sens comme je vous l'ai marqué dans ma dépêche d'hier. B m'importe fort que votre lettre y arrive justement dans le temps de la première consternation, et peut-être cela nous amènera-t-il la paix avec la Saxe, qui est. l'unique but de tout ce que je fais à présent. Vous enverrez, de même, au plus tôt possible les instructions à Mardefeld que je vous ai prescrites par la même dépêche, et si la Saxe jette de hauts cris à Pétersbourg de ce que le prince d'Anhalt est entré en Saxe, Mardefeld doit toujours répondre que ce n'est point dans l'intention ni d'accabler la Saxe ni de faire les moindres conquêtes sur elle, et que je me bornerai toujours