<349> aux articles de la convention d'Hanovre, mais comme le général Grünne était entré en Saxe avec un corps de 12,000 hommes, pour m'attaquer dans mes possessions et me prendre à dos, je m'étais vu obligé de me mettre à la défense, et, pour n'être point prévenu de ceux qui me voulaient porter des coups si dangereux, j'avais fait chercher mon ennemi là où il se trouvait. Je me remets, au reste, sur votre savoir-faire et ne vous recommande que d'exécuter tout cela avec toute la diligence possible. Sur quoi, je prie Dieu etc.

J'ai commencé mes opérations le 23, c'est aujourd'hui le 27, et les Autrichiens sont déjà à moitié ressortis de la Lusace; ce soir il n'y en aura plus à Zittau. Nous avons fait l'impossible pour aller si vite, et j'espère qu'on en sera content à Berlin. Les Saxons ne voudront-ils encore point faire la paix?

Federic.

Mes respects à la Reine.

Nach der Ausfertigung. Die beiden Zusätze eigenhändig.


2076. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Ostritz, 27 novembre 1745.

Mon cher Podewils. En entrant ici, je viens de recevoir les deux lettres que vous m'avez faites le 23 de ce mois. Je suis marri de la grande consternation où la bonne ville de Berlin a été mise par des bruits d'un dessein que l'ennemi avait sur elle. Si l'on s'était pris avec plus de prudence et de secret et ménagement dans plusieurs arrangements, on aurait pu épargner bien des frayeurs aux pauvres habitants. J'espère que cette terreur sera passée à présent par tout ce que je vous ai mandé. Jusqu'ici, je n'ai point de nouvelles de l'approche d'un corps ennemi dans la Basse-Lusace, sinon qu'un de mes conseillers provinciaux me mande, en date du 22, qu'on y avait ordonné des quartiers pour un corps de troupes vers le 26 ou le 27. Comme la scène s'est bien changée, le 23, j'espère que l'ennemi y pensera deux fois, avant que de faire de nouvelles entreprises, pourvu que le prince d'Anhalt fasse bien ses affaires et ne lanterne point avec les Saxons. Grâce à Dieu, tout va bien ici. La consternation est si grande auprès de l'ennemi qu'il laisse en arrière chariots, bagages et tentes, pour aller d'autant plus vite repasser les montagnes de Bohême. J'ai poussé jusques ici, où je ferai reposer demain la plupart des troupes. Je ferai, nonobstant cela, occuper demain Zittau et après-demain Bautzen, d'où j'enverrai des patrouilles jusqu'aux faubourgs de Vieux-Dresde. Enfin, ne craignez rien de mon côté, où nous venons de finir les affaires, et si le prince d'Anhalt fait son devoir avec vigueur et succès,