<367> que le lord Harrington continue à vous donner sur les arrangements qu'on veut prendre par rapport à l'opiniâtreté de la reine de Hongrie, qui refuse absolument, et avec tout le mépris possible pour le roi de la Grande-Bretagne et ses ministres, à acquiescer à la convention d'Hanovre, néanmoins, pour vous dire ce que j'en sens, je commence à douter sur la sincérité du ministère britannique, ou, si j'ose le dire, du Roi leur maître. B y a déjà bien du temps que le lord Harrington vous a promis qu'on instruirait incontinent leurs ministres aux cours étrangères et surtout à Pétersbourg et à la Haye d'agir en conséquence de notre convention; cependant, les lettres que j'ai eues de Pétersbourg du 20 de novembre passé, m'apprennent que le lord Hyndford n'a pas encore été instruit de notre affaire, qui pourtant, dans la très bonne volonté où il est, pourrait coopérer avec succès à mettre à la raison le ministre russien Bestushew, qui serait lui-même bien aise peut-être de tirer son épingle du jeu; et il me semble que pareilles instructions auraient mérité l'envoi d'un courrier anglais à Pétersbourg, dont pourtant depuis longtemps jusqu'ici aucun n'est passé par mes pays. D'ailleurs, le silence que le sieur Trevor à la Haye garde sur tout ce qui peut avoir du rapport à la convention d'Hanovre, m'est un mauvais garant de ce que l'Angleterre chemine droit avec moi. C'est pourquoi il faut que je vous dise que, si avant le 15 de ce mois mes justes alarmes ne sont point finies, et que je n'aie pas la réponse finale qu'on a promise de vous donner sur les secours réels et effectifs qu'on me donnera contre la cour de Vienne, je serai bongré malgré moi obligé de pourvoir d'ailleurs à ma sûreté, de quoi personne alors n'aura lieu de se plaindre avec raison, étant plus de quatre mois depuis la signature de la convention d'Hanovre que je n'en ai eu le moindre avantage réel, et que plutôt depuis ce temps-là mes ennemis ont tâché de m'attaquer et agir contre moi avec plus d'acharnement et de fureur qu'ils n'ont fait auparavant. Enfin, c'est avec bien de l'impatience que j'attends cette réponse finale, pour savoir où j'en suis; aussi serez-vous bien sur vos gardes pour ne point vous laisser ni imposer ni amuser. Si pourtant la réponse finale qu'on vous donnera est telle que j'aurai lieu d'en être content, et que vous voyiez clairement qu'on marche en Angleterre de droit pied avec moi, mon intention est que vous deviez chercher une occasion convenable de parler confidemment au lord Harrington et de lui insinuer, comme une pensée qui vous était venue dans l'esprit, que, parceque la reine de Hongrie s'obstinait à ne vouloir point acquiescer au contenu de la convention d'Hanovre, malgré qu'on avait menacé de ne lui plus payer de subsides, et qu'elle ne dissimulait point par là qu'elle voulait perpétuer la guerre aux dépens et au grand détriment des Puissances maritimes; si — continuerez-vous — notre convention d'Hanovre ne pouvait pas servir de base à une pacification entre la France et les Puissances maritimes — il faudrait alors bien que la reine de Hongrie y consentît, quand elle verrait qu'elle ne pouvait plus compter sur