<368> l'Angleterre et la Hollande pour lui aider à perpétuer la guerre, et que, si le lord Harrington goûtait cette idée, vous êtiez persuadé que je voudrais bien travailler à une pacification entre les Puissances maritimes et la France; que vous vous faisiez même fort de l'assurer que je ne m'y refuserais point, surtout si le lord Harrington voulait s'ouvrir confidemment avec moi sur les conditions qu'il pensait qu'une telle pacification pourrait être réglée à la satisfaction des Puissances maritimes, et que vous ne doutiez nullement qu'on ne réussisse de parvenir par là à une pacification avec la France et qu'on ne finisse par là tous les malheurs que cette funeste guerre avait causés jusqu'ici. Vous n'oublierez rien de ce qui peut faire valoir cette idée au lord Harrington, en lui insinuant même la liberté d'en parler au Roi son maître et aux autres membres principaux du conseil, en l'assurant que vous étiez fermement persuadé que, si cette idée venait à être goûtée, vous n'en seriez point désapprouvé de moi, sachant de science certaine que je ne souhaitais rien tant que de voir finir les troubles de la France et des Puissances maritimes et de donner à l'Angleterre une preuve convainquante des sentiments sincères que j'avais et garderais toujours pour elle. Vous ne manquerez pas de me mander au plus tôt possible tout ce que le lord Harrington vous aura répondu là-dessus, et de m'envoyer même votre relation sur ce sujet par un courrier, si la réponse du lord Harrington est telle qu'elle vaut l'envoi d'un courrier.

Au reste, vous n'oublierez pas de bien relever auprès de tous les principaux de la nation l'orgueil déplacé de la cour de Vienne, en voulant prescrire des conseils et des maximes à l'Angleterre selon lesquels celle-ci devait se gouverner, et qu'on pourrait voir par là ce que l'Angleterre avait à attendre d'une pareille cour qui voulait gouverner le monde selon ses vues et ses caprices, en oubliant assez légèrement tous les bienfaits de l'Angleterre, et que c'était sûrement encore la même cour qui avait autrefois tant chagriné les Puissances maritimes par l'établissement de la compagnie d'Ostende,1 après que celles-ci avaient tout sacrifié pour elle dans la guerre précédente. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2098. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL FÜRST VON ANHALT-DESSAU IN TORGAU.

Hauptquartier Bautzen, 9. December 1745.

Durchlauchtigster Fürst, freundlich geliebter Vetter. Ich bin extrem frappiret worden, als Ich aus Ew. Liebden Schreiben vom 7. d. ersehen habe, wie Dieselben den Sinn Meiner Ordre vom 4. d. so genommen haben, als ob Sie über die Elbe diesseits gehen und auf dieser Seite zum General Lehwaldten stossen sollten. Ich muss Ew. Liebden sagen,



1 Vergl. S. 189.