<52> reine de Hongrie, je ne pourrais jamais souffrir comme électeur du Saint-Empire qu'on chassât l'Empereur de ses États héréditaires, et bien que j'étais fermement résolu de remplir religieusement les engagements auxquels je m'étais obligé par la paix de Breslau, néanmoins les obligations antérieures dans lesquelles j'étais envers un empereur et envers l'Empire, étaient si fortes que jamais je ne pourrais voir tranquillement fouler aux pieds l'autorité impériale, ni dépouiller entièrement l'Empereur de ses États héréditaires; que je ne me mêlerais point des différends que la reine de Hongrie avait avec l'Empereur par rapport à la succession d'Autriche, ni des querelles qu'elle avait avec d'autres puissances, et que je verrais même tranquillement si elle pouvait gagner des avantages sur ceux-ci, mais qu'il était diamétralement contre mon honneur et contre ce que je devais à l'Empire, si je permettais de fouler un Empereur que moi avec tous les électeurs de l'Empire avaient unanimement et légitimement élu; qu'on devrait me passer Cet article et que je leur passerais tout le reste. Que toutes ces représentations, si modérées et si équitables, avaient été en vain, et que, sans y avoir le moindre égard, et nonobstant les assurances les plus fortes que le lord Carteret m'avait réitérativement faites qu'on n'en voudrait point ni à la dignité de l'Empereur ni à ses États héréditaires, l'on avait néanmoins poursuivi à envahir ces États et à traiter l'Empereur avec la dernière indignité; que j'avais encore demandé et représenté, dans ce temps-là, qu'on ne devait point pousser les choses à l'outrance contre l'Empereur, ni m'obliger malgré moi à prendre des mesures plus sérieuses pour le soutien de l'Empire et de la dignité de l'Empereur. J'avais toujours continué cette voie des représentations, sans me remuer autrement, aussi longtemps qu'il y avait eu la moindre espérance qu'on pourrait revenir à penser raisonnablement pour venir à la fin à une paix avec l'Empereur; mais que malgré cela les affaires s'empiraient de plus en plus, de manière que la reine de Hongrie avait non seulement chassé les troupes impériales, alors neutres, du territoire de l'Empire et les avait obligées à se réfugier sur celui de la France, mais qu'outre cela ladite Reine avait contraint les états de Bavière à lui prêter hommage comme des sujets d'un pays conquis qui ne devait jamais revenir à son souverain légitime; que c'avait été alors que j'avais perdu patience et que je m'étais vu forcé à entrer dans l'union de Francfort et de prendre les engagements que j'ai pris uniquement pour sauver l'Empereur et l'Empire; que j'avais assez détaillé tout cela dans les motifs que j'ai fait publier alors1 des raisons que j'ai eues pour donner des troupes auxiliaires à l'Empereur. Aussi ne ferez-vous pas mal d'en faire ressouvenir le lord Harrington et lui présenter encore — si vous le croyez nécessaire — un exemplaire de ces motifs.

Vous ajouterez encore que, si même l'Empereur et ses alliés m'avaient fait envisager alors des avantages assez considérables pour la démarche



1 Bd. III, 242.