1791. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A MUNICH.

Neisse, 14 avril 1745.

J'ai été extrêmement disconsolé par le triste détail que vous m'avez fait dans votre relation du 5 de ce mois de l'état désespéré de l'électeur de Bavière, par la faute et une nonchalance inconcevable de la France. B est honteux qu'un corps d'armée d'Autrichiens qui compose à peine 20,000 hommes, puisse faire tous ces progrès-là contre des troupes supérieures en nombre, et laisser encore la faculté aux Autrichiens d'en détacher pour la Bohême et pour l'Italie. Il ne faudra pas être surpris si, malgré toutes les assurances que l'Impératrice douairière et le maréchal de Törring vous ont données, l'Électeur se voit forcé, à la fin, à un accommodement; sur quoi vous veillerez pourtant extrêmement et tâcherez de votre mieux que, si l'Électeur ne peut plus tenir contre un accommodement, au moins moi, le Palatin et la Hesse y soient compris, moi sur le pied de la paix de Breslau, et le Palatin avec la Hesse sur une restitution in integrum, afin qu'aucun des alliés ne perde, au moins, de la bonne volonté qu'on a eue pour le soutien et les intérêts de feu l'Empereur et de la maison de Bavière. De ma part, vous pouvez donner des assurances des plus fortes, quand il conviendra, que je n'entendrai jamais aucun accommodement tel qu'on me puisse offrir, sans que la Bavière et ses alliés de Francfort y soient inclus. Voilà tout ce que je vous ai à dire pour votre instruction, dont vous ne manquerez pas de faire usage, selon que les circonstances le demanderont.

Federic.

Nach dem Concept.

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