1898. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.

Camp de Divetz, 5 juillet 1745.

Je viens de recevoir la relation que vous m'avez faite le 24 du mois dernier de juin. Par tout ce que vous m'y mandez de l'entretien que vous avez eu avec le lord Harrington, je me confirme encore plus dans les sentiments que j'en ai eus, savoir que vous vous laissez duper par le lord Harrington, ce qui est une honte. Il faut que vous sachiez que le lord Hyndford a dit à un de ses amis confidemment à Pétersbourg en propres termes: « Notre dessein n'est pas d'abîmer entièrement le roi de Prusse, mais de rogner ses forces »; et voilà à coup-sûr la façon de penser du roi d'Angleterre et de son ministère. Ainsi, si le lord Harrington vous parle d'affaires, dites-lui que j'étais informé de tous les articles du traité de Varsovie, que cela me suffisait pour juger du peu de fond que je puis faire sur l'Angleterre; à quoi vous pouvez ajouter, eu jetant ceci adroitement, que par vos dernières dépêches vous jugiez que vous seriez dans peu rappelé à Berlin. Quand d'ailleurs le lord Harrington vous parlera d'affaires, prenez tout ad referendum, mais répondez rien, sinon que vous n'aviez aucun ordre, et voyez les ainsi venir. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

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