2123. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A DRESDE.

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Podewils berichtet, Dresden 25. December : „Il n'est point fait mention de la religion catholique, mais simplement de la protestante dans l'article du traité,388-1 ainsi que cela ne peut pas faire le moindre tort à Votre Majesté; au contraire, Elle garde par là une espèce de droit de Se mêler des affaires de la religion en Saxe et de S'en attacher les habitants.“

. . . „Les Saxons prétendent que, quoique les contributions aient dû cesser depuis le 22, pour le million d'écus qu'ils paient, Votre Majesté a tiré le 22 et 23 encore près de 300,000 écus, et qu'on a brûlé de gaieté de cœur depuis le 22 trois villages; outre cela, ils se plaignent que Votre Majesté veut forcer jusqu'aux cadets, qui sont des gentilshommes du pays et que le roi de Pologne, tout souverain qu'il est, ne peut pas contraindre de prendre service dans le militaire, de s'engager contre leur gré dans le nôtre; que Meissen et leur fabrique sera ruinée par un plus long séjour des malades et blessés dans cette ville, qu'on pourrait transporter dans quelques semaines dans des autres villes plus proches; enfin, mille choses de cette nature. Tous ces griefs sont appuyés avec force par le ministre d'Angleterre, qui dit qu'ils feront une mauvaise impression sur les Puissances maritimes.“

[Dresde, 25 décembre 1745].

Vous vous faites emberlucoquer les oreilles par ces Saxons qui vous persuadent de tout. Voilà mon sentiment : que les cadets qui n'ont pas voulu prendre service, seront relâchés; marque de cela, il y en a déjà huit de décampés. La ville de Meissen ne peut être évacuée de mes blessés avant qu'ils soient en situation transportable, et certainement je ne mollirai pas là-dessus, et je ne serai point le bourreau d'honnêtes gens qui m'ont si bien servi. Les trois cent mille écus de Leipzig sont une querelle d'Allemands, et, s'il fallait plaider la cause en justice, je prouverais que tout a été payé avant le 22. Quant aux hussards,388-2 j'ai fait arrêter aujourd'hui un capitaine, Tilli, dont on se plaint, et la chose sera examinée et punie. Le reste sont des désordres que l'on ne peut éviter à la guerre. Messieurs les Saxons auraient mieux fait de ne la point faire. Et quant àtoutes leurs plaintes, mettons-les en compromis avec les conditions

que Charles XII leur fit, l'année 7, et toute la Saxe sera obligée d'avouer qu'il n'y a nulle comparaison de la dureté des conditions suédoises à la douceur des miennes; et pour les petites bagatelles, il faut qu'ils les prennent en patience.

Federic.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung in dorso des Berichts.



388-1 S. 387.

388-2 Welche die Dörfer verbrannt haben sollten.