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2234. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Pyrmont, 29 mai 1746.

Toutes les circonstances que vous m'avez mandées par votre relation du 24 de ce mois, touchant les justes soupçons d'un plan arrêté entre la Russie et la Saxe pour favoriser le prince Xavier, de même que sur les entretiens assidus du comte de Bestushew, de Brühl et de Tschoglokow, comme aussi des envois mystérieux de courriers en Russie, me paraissent d'une si grande importance que vous devez vous appliquer sans relâche à en approfondir les véritables motifs; aussi tâcherez-vous de tourner ces gens-là de tant de différentes manières et de mettre toutes vos connaissances à la piste, jusqu'à ce que vous puissiez développer le mystère.

Federic.

Nach dem Concept.


2235. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Pyrmont, 29 mai 1746.

Les dépêches que vous m'avez envoyées par le capitaine de Thun, m'ont été bien rendues, et les fortes assurances que vous me réitérez que ce n'est point à moi que la Russie en veut par ses grands armements, et que je n'en ai rien à craindre, m'ont fait bien du plaisir. Cependant, comme une méfiance raisonnable est la mère de la sûreté, vous devez continuer à vous appliquer sans relâche à approfondir les vues et menées secrètes du ministre, et suivre avec attention tous les arrangements militaires, de même que les moindres mouvements qu'on va faire des troupes russiennes.

Vous devez, outre cela, être fort au guet sur ce qui se traite avec les ministres autrichiens et saxons, et tâcher d'en découvrir le véritable sujet par les moyens de vos amis, qui ne pourront guère manquer d'en découvrir quelque chose. Vous devez d'ailleurs caresser au possible le Chancelier, pour voir s'il n'y a pas moyen d'en arracher ou d'une ou d'autre façon quelques circonstances de son secret, qui laissent deviner le reste. Je suis encore fort tenté de croire que tout ce qu'on fait actuellement en Russie, roule principalement sur un établissement à faire en Pologne au prince Xavier, et que la Russie n'a assemblé son armée que pour me tenir en échec, afin qu'en attendant elle ait les bras libres de faire en Pologne tout ce qu'elle veut. Il est certain qu'il se chipote quelque chose de la dernière conséquence entre les cours de Pétersbourg et de Dresde, et il n'est presque plus douteux qu'il n'y en ait déjà quelque plan d'arrêté. Je viens d'apprendre de Dresde qu'il y est arrivé un courrier de Russie sur les dépêches duquel le comte Bestushew a eu des entretiens assidus avec Brühl, desquels le cham-