<147> en Silésie, y sont fort tranquilles dans leurs quartiers et qu'il n'y aura même aucun changement de garnisons, sinon dans le mois de septembre qui vient, où je mettrai deux régiments de cavalerie dans la Haute-Silésie pour y avoir à meilleur prix les fourrages, qui y sont plus abondants que dans la Basse-Silésie; mais que pour leur faire place, je retirais de la Haute-Silésie les régiments d'infanterie qui y sont actuellement en garnison.

Federic.

Nach dem Concept.


2291. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 22 juillet 1746.

J'ai vu tout ce que vous m'avez mandé par vos dépêches du 8 et du 11 de ce mois, concernant la dernière conférence que vous avez eue avec le marquis d'Argenson, auquel je veux bien que vous deviez dire, à la première occasion qui s'y offrira, et dans des termes polis, que je n'étais nullement éloigné de me rapprocher avec la Saxe, mais que M. d'Argenson savait très bien ce que c'était que le comte de Brühl, et combien celui-ci était attaché à la cour de Vienne par des liens qu'on n'ignorait pas. Que si la France pouvait trouver les moyens pour le gagner d'une manière à pouvoir s'y fier, ce serait un bon coup, et qu'alors j'étais prêt à m'entendre avec le roi de Pologne, à qui je pourrais faire alors des insinuations avec succès; au lieu que, si je lui en faisais présentement, et sans que la France aurait gagné le ministre, il n'en résulterait autre chose, sinon qu'on ne les écouterait point et qu'on les sacrifierait à la cour de Vienne et ses alliés, pour m'en causer de l'embarras et me commettre avec ceux-ci. Mais qu'en général, toute cette affaire ne dépendrait que des moyens que la France pourra mettre en exécution pour se captiver Brühl et pour mettre par là la cour de Saxe dans de meilleures dispositions que ne sont celles où elle est actuellement.

Quant à la pensée que le marquis d'Argenson a eue, que j'aurais du perdre le comte de Brühl, lorsque j'étais à même de le faire, il en a peut-être raison, et moi-même y ai pensé à ce temps-là; mais deux considérations m'en ont empêché. Premièrement, que je croyais alors de pouvoir gagner ces gens-là par ma modération, par douceur et par générosité, croyant que le roi de Pologne, obligé alors de me passer toutes les conditions que je voudrais lui prescrire, quelques dures qu'elles pourraient être, m'aurait plus d'obligation et de reconnaissance, si je ne lui faisais que des conditions modérées, équitables et assez douces, et que je le gagnerais plutôt par là que si je le forçais à chasser son favori. En second lieu, le cas posé que je l'avais forcé à se défaire de son ministre, n'est-il-pas à croire qu'il aurait fait autrement que le roi d'Angleterre a fait par rapport à Carteret, dont nous savons que,