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2296. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 25 juillet 1746.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite en date du 16 de ce mois. Comme je viens d'apprendre de plusieurs endroits qu'on commençait à être inquiet à Vienne des préparatifs de guerre que je faisais faire en Silésie, et du corps d'armée que j'y faisais assembler et où j'avais dessein de me rendre, ma volonté est que vous deviez déclarer hautement que tous ces bruits ne sont que des contes controuvés et les plus faux qu'il y ait; que toutes mes troupes sont fort tranquilles dans leurs quartiers, et bien que j'aille faire un voyage de quinze jours en Silésie pour des affaires domestiques, que néanmoins il n'y aurait pas les moindres mouvements ou marches de troupes, et qu'il n'y aurait même aucun changement de garnison pendant toute cette année-ci, hormis celui de deux régiments de cavalerie qui sont déjà en Silésie et que je logerai dans le mois de septembre ou d'octobre qui vient pour la commodité des fourrages dans la Haute-Silésie, à la place desquels j'en retirerai l'infanterie qui y est actuellement, selon que je vous l'ai déjà dit par ma précédente, de sorte que la cour de Vienne a tout lieu d'être fort tranquille sur des pareils bruits, que vous démentirez toujours hautement et les traiterez de mensonges aussi souvent qu'on en débite. J'espère même que les conjonctures me permettront, l'année qui vient, de ne point faire le moindre mouvement de toutes mes troupes; que je visiterai alors, en toutes mes provinces où elles sont en garnison, pour les voir en revue, depuis la Prusse jusqu'à Clèves, à quelle occasion je pourrais bien faire camper, pour quelques jours seulement, les grandes garnisons devant les villes où elles sont logées, pour les voir avec d'autant plus de commodité.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


2297. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 25 juillet 1746,

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 15 de ce mois. Le marquis d'Argenson sera apparemment convaincu à présent, par la relation que le chargé de France à Dresde, le sieur d'Aubigny, lui a faite par rapport à l'entretien qu'il a eu avec le comte de Brühl, que, si l'on ne peut pas m'unir avec la Saxe, ce n'est pas moi qui en suis la cause, et la copie chiffrée ci-close1 vous instruira plus amplement de ce qui s'est passé à ce sujet-là. L'article de la ville d'Erfort dont le marquis d'Argenson vous a entretenu, n'aurait pas souffert de difficulté de ma part,



1 Auszug aus einem Bericht Klinggräffen's, Dresden 19. Juli, über Vorschläge Aubigny's behufs einer Annäherung zwischen Preussen und Sachsen, welche von dem Grafen Brühl zurückgewiesen worden waren.