<158>vention que pour avoir, dans les circonstances pressées où on était alors, un ennemi de moins, mais qu'à présent que le péril est passé, on se soucie peu des engagements qu'on a pris par ladite convention, et qu'au contraire on aimerait mieux que la reine de Hongrie puisse revendiquer la Silésie. Si le ministre anglais à Vienne, le sieur Robinson, est partial et fort porté pour la reine de Hongrie dans les relations qu'il fait à sa cour. Si vous croyez que le roi d'Angleterre soutiendra son engagement pris par la convention d'Hanovre et par le traité de Dresde, pour me procurer la garantie de la Hollande et de l'Empire sur ces traités. Si le roi d'Angleterre est encore personnellement aigri contre moi. S'il préfère actuellement encore les sentiments du ministère d'Hanovre à ceux de ses ministres anglais, et jusqu'où vous croyez que les affaires d'Hanovre aient de l'influence dans celles d'Angleterre. Si milord Carteret continue encore d'avoir de l'influence dans les affaires d'Angleterre.

Voilà les affaires sur lesquelles vous devez vous appliquer à les approfondir, pour m'en faire des relations plus intéressantes que celles que vous m'avez faites, et où il n'y a eu souvent que des bagatelles qui méritent à peine d'être lues.

Federic.

Nach dem Concept.


2305. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 16 août 1746.

Les dépêches que vous m'avez faites en date du 30 du mois de juillet passé, m'ont été bien rendues. Il est vrai qu'il y a dans les avis qu'on vous a donnés par rapport à la rupture prochaine de la Russie avec moi, des circonstances qui auraient dû naturellement m'embarrasser, si je n'avais pas une conviction certaine que tout ce qu'on vous a dit là-dessus, n'est autre chose que ou de continuer les ostentations qu'on a commencé à faire, ou peut-être une manigance du Chancelier pour vous faire peur et pour vous presser d'autant plus à partir de Pétersbourg, avant que l'Impératrice y retourne. Les raisons que j'ai pour ne croire rien de tous ces avis qu'on vous a donnés, sont les suivantes :

1° Qu'il y a toute l'apparence du monde que le traité qui vient d'être renouvelé entre les cours de Pétersbourg et de Vienne, n'est qu'un traité purement défensif, et que malgré la continuation des préparatifs de guerre, qui vont leur train, tout ce fracas n'aboutira à rien qu'à tenir les puissances voisines en échec, parceque

2° Le temps d'agir est passé tant par mer que par terre, et avant que les troupes qui sont au voisinage de Pétersbourg, puissent arriver à Riga, le mois de septembre y sera, et ainsi le temps pour opérer passé.

3° Il vous est déjà connu quelles excuses la cour de Pétersbourg m'a fait faire par Tschernyschew, de ce qu'on vous avait mis hors