<16> Il ne manquera point de les seconder de toutes ses forces à la cour de Dresde et d'employer tout son savoir-faire pour la porter à finir l'affaire sans retard et à la régler conformément à mes désirs. Pour cet effet, on aura soin de lui communiquer successivement les ordres qui seront envoyés dans la suite à mes commissaires.

11° Le contenu du premier article du traité lui fournira occasion de proposer à la cour de Dresde de donner des ordres précis à ses ministres à la Diète et aux cours d'Allemagne de communiquer confidemment et de faire cause commune avec les miens en tout ce qui regarde les intérêts des deux maisons et les affaires générales de l'Empire, les miens ayant déjà reçu à ce sujet les instructions nécessaires et étant chargés expressément de se concerter avec cordialité et sincérité avec ceux de Saxe sur tout ce qui est capable d'avancer nos intérêts et avantages communs et mutuels dans l'Empire. Il s'appliquera surtout à pénétrer les idées et les sentiments du ministère saxon par rapport aux conjonctures présentes, et principalement de quelle façon il voudra s'expliquer à la Diète sur le chapitre des mesures que l'Empire doit prendre pour assurer la sûreté publique; matière sur laquelle la cour de Vienne se donne maintenant des mouvements d'une vivacité extraordinaire, et remue ciel et terre pour la faire décider suivant ses désirs. Comme il est à présumer que les ministres saxons voudront à leur tour savoir mes idées sur ces matières, le sieur Klinggræffen, au cas qu'on les lui demande, répondra avec franchise qu'il avait ordre de leur faire connaître que j'étais d'opinion qu'il était bon et nécessaire que les États de l'Empire prissent des mesures pour leur défense commune et se missent en état de se faire respecter; que cependant, vu la situation des affaires présentes et des Princes et Cercles limitrophes de la France, le bien de la patrie commune semblait exiger qu'elle ne sortît point des bornes d'une exacte neutralité, tant qu'il y aurait moyen de la conserver, ni ne se mêlât sans nécessité de la guerre présente, étant certain que de quelque manière que tournassent les événements, il n'y avait rien à gagner pour l'Allemagne, mais beaucoup à perdre; mais qu'au cas que l'Empire fût attaqué dans ses limites, mon avis était qu'il fallait alors unir toutes ses forces et prendre les mesures les plus vigoureuses pour se défendre contre tout agresseur; que je me flattais que Sa Majesté Polonaise penserait de même et s'expliquerait en conséquence dans les délibérations de la Diète, d'autant plus que la plupart des États d'Allemagne, particulièrement ceux des Cercles limitrophes, hormis la cour de Mayence et quelques princes ecclésiastiques, moins intéressés au salut et à la conservation de leurs États que les séculiers, paraissaient être dans les mêmes sentiments et éviter avec soin tous les engagements incompatibles avec la neutralité. Supposé que les ministres de Saxe poussent la curiosité plus loin, et qu'ils lui demandent quel système j'entends choisir désormais relativement au reste des affaires de l'Europe, il leur fera entendre qu'ayant eu le bonheur de rendre le repos à l'Aile-