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Pour vous donc dire nettement, entre nous, la résolution que je prendrai par rapport à ces deux mémoires, c'est que je ne changerai point le sort du vieux Henckel et le laisserai porter les peines qu'il a si bien méritées, et que je ne veux pas même que vous me fassiez plus de représentations là-dessus. Quant aux affaires des élections des prélats des chapitres en Silésie, sachant moi que jusqu'ici on n'y a suivi que les mêmes procédures qui ont été en usage du temps du feu empereur Charles VI, je n'y changerai aussi rien, et, les choses restant donc sur le pied qu'elles ont été, il suffira que le comte de Münchow vous notifie simplement les nominations faites pour les bénéfices, pour que vous fassiez expédier les confirmations nécessaires.

En attendant, comme il est nécessaire qu'on réponde aux prétendus griefs de la cour de Vienne, mon intention est que vous deviez dresser cette réponse à peu près dans le sens qui suit, savoir que nous ne pouvions répondre aux mémoires dont il est question, avant que les ministres impériaux n'aient expédié le décret de commission à la Diète de l'Empire touchant la garantie de l'Empire sur notre paix de Dresde, et avant que cette affaire ne soit constatée; que comme cette garantie était un des principaux articles de notre traité, il faudrait qu'elle fût préalablement réglée, avant que de discuter des objets de moindre importance et qui ne regardaient que des particuliers. Nous observerez avec cela que cette réponse soit dressée en termes bien mesurés et modérés. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2326. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 4 septembre 1746.

Mon cher Podewils. L'homme d'affaires du duc Léopold de Mecklembourg, le conseiller Vetter, ayant séjourné quelques jours ici, sans que je l'aie vu ni parlé, s'étant oublié de la sorte qu'il a raconté en public, comme s'il y avait eu une révolution à Pétersbourg dont le Duc son maître l'avait instruit par un rescrit, avec ordre même de n'en faire aucun mystère — aussitôt que ses discours impertinents sont venus à ma connaissance, je lui ai fait faire une verte mercuriale de ce qu'il s'était émancipé à divulguer de pareilles choses, aussi fausses qu'odieuses, avec défense de n'en parler absolument plus, ou de s'attendre que je lui défendrais de séjourner plus à ma cour. Je vous avertis de tout cela, afin que vous en parliez à ceux où il le faut, et que vous en instruisiez même le baron de Mardefeld, pour que des mal intentionnés ne puissent pas prendre lieu, de là, de donner un méchant tour à cette affaire. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.