<21> cap Breton; que la France rendrait Gand et Ostende; qu'on donnerait à l'infant Don Philippe Parme et Plaisance; que le commerce des Anglais dans l'Amérique espagnole soit continué encore pour un terme de quinze ans, de la même manière qu'il avait été avant la dernière guerre avec l'Espagne.

Vous remarquerez attentivement de quelle manière milord Harrington s'expliquera sur toutes ces conditions-là, et en cas qu'il n'en fût tout-àfait content, vous lui demanderez s'il ne voulait pas s'expliquer cordialement sur les conditions que l'Angleterre souhaitait pour parvenir à une pacification générale; que vous n'en feriez jamais d'autre usage que de me le mander, et que de mon côté je travaillerais alors de mon mieux et autant qu'il me le serait possible, pour les faire goûter de la France, et que de cette façon-là on pourrait parvenir à régler des conditions préliminaires de paix qui conduiraient alors à une pacification générale, et que je m'estimerais infiniment heureux, si j'en pouvais être l'instrument. J'attends votre relation sur tout ce que dessus, me remettant, au reste, sur votre savoir-faire, afin que si ma proposition n'est pas goûtée, je ne sois commis en aucune manière avec qui que ce soit, et que tout se fasse en secret.

Federic.

Nach dem Concept.


2144. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 1er février 1746.

J'ai bien reçu les relations que vous m'avez faites le 14 et le 17 de ce mois. Content que je suis de la conduite que vous avez tenue envers la cour où vous êtes, je veux bien vous dire que, quant à la médiation de la paix dont, selon vous, on souhaite en France que je me charge, vous conviendrez aisément qu'avant que j'y puisse procéder, il faudra absolument que je sois positivement instruit des conditions et de l'ultimatum que la France demande pour faire sa paix, puisque sans cela je n'irais qu'à tâtons et courrais risque de travailler contre le gré et contre l'intention de la France. Mon intention est donc que vous deviez prendre l'occasion d'en parler confidemment au marquis d'Argenson, en lui insinuant que, si c'était l'intention sincère de la France que je dusse me charger de la médiation susdite, je m'en chargerais avec plaisir, et que j'y travaillerais de bien bon cœur, autant qu'il me serait possible, pour aider à la pacification générale, mais qu'il était alors nécessaire que je sois préalablement instruit des intentions de la France, sur quelles conditions elle voudrait avoir la paix, et sur son ultimatum. Vous ne manquerez de me mander de quelle manière le marquis d'Argenson s'expliquera là-dessus envers vous, mais il faut que je vous répète encore que, si la France désire sincèrement que je me mêle de cette affaire, il ne faut point qu'elle s'explique d'une manière