<221> Je vous donne d'ailleurs pour un principe constant à observer avec ce ministre, tant lorsqu'il aura sa première audience qu'en toutes les autres occurrences, qu'on doit faire à ce ministre les mêmes honneurs et les mêmes distinctions qu'on a faits à votre neveu à Vienne, et observer scrupuleusement de ne faire ni plus ni moins à cet égard-là. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2392. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 31 octobre 1746.

La relation que vous m'avez faite le 21 de ce mois, m'a été rendue. Je ne doute presque pas que l'intention de la cour de France ne soit de me mettre encore une fois en jeu, soit directement soit indirectement; mais vous êtes assez instruit de ma façon de penser làdessus, pour savoir à quoi vous en tenir; aussi avez-vous parfaitement bien répondu à ce quelqu'un dont vous faites mention dans votre relation, et qui apparemment vous a été détaché de la part du ministre.1

Federic.

Nach dem Concept.


2393. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Warendorff berichtet, Petersburg 15. October, Woronzow sei zur Zeit auf dem Lande: „J'irai le voir, aussitôt qu'il sera de retour, et je l'avertirai de ce que je viens d'apprendre, savoir que l'Impératrice, le soir même qu'elle est revenue dernièrement de Czarsko-Selo, a fait appeler un courrier de cabinet … auquel elle a remis des dépêches de la dernière importance pour les porter à Vienne … Il est à remarquer que cette grande princesse a été seule avec le conseiller privé Tscherkassow, en expédiant ce courrier. On présume pourtant que le Grand-Chancelier en ait eu connaissance. Peut-être que celui-ci, de concert avec les ministres des puissances alliées contre la France qui sont ici, a engagé sa souveraine d'envoyer ce courrier à Vienne, pour dissuader l'Impératrice-Reine, en lui promettant du secours de ce côté-ci, de donner les mains à un accommodement avec Sa Majesté Très Chrétienne, après les grands avan-

Potsdam, 31 octobre 1746.

J'ai reçu votre relation du 15 de ce mois. Vous faites fort bien d'avertir le comte de Woronzow de tout ce que vous venez d'apprendre, surtout dans une affaire de telle importance comme celle dont vous faites mention; mais il me paraît étrange et fort curieux que ce comte, quoiqu'il soit fort bien dans l'esprit de sa souveraine et qu'elle lui fasse toutes sortes de distinctions, ne soit cependant point demandé pour donner son avis dans des affaires d'importance, ainsi qu'il paraît presque qu'il n'ait guère d'influence dans les affaires et qu'il ignore même ce qui s'y passe: paradoxe, sur lequel j'attends



1 Der Emissär hatte Chambrier gesagt: „Nous ne sortirons jamais d'affaire, si le roi de Prusse ne nous aide pas.“