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2398. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 4 novembre 1746.

J'ai reçu votre relation en date du 26 du mois dernier d'octobre. Vous faites fort bien de continuer à veiller de fort près sur tous les arrangements que la cour où vous êtes peut prendre touchant les troupes qu'elle a sur les frontières, quoique je n'en craigne rien dans les conjonctures présentes, par la raison que je vous ai dite dans ma dépêche précédente. Je conviens avec vous qu'il vaudra mieux que vous donniez de temps en temps à l'homme qui vous sert quelque récompense, à mesure des services qu'il vous rendra, que de lui faire une pension assurée; ainsi vous vous règlerez là-dessus, et je vous tiendrai compte alors de tout ce que vous en débourserez. Vous faites d'ailleurs fort bien de ne pas perdre de vue l'affaire de gagner quelque autre confident d'importance, et je crois qu'avec le temps et par votre savoir-faire vous y viendrez à bout malgré la difficulté qu'il y ait. J'apprends que l'ambassadeur de France à Varsovie, le marquis des Issarts, doit être chargé de demander la princesse Marie-Josèphe, troisième fille du roi de Pologne, pour le Dauphin;1 je suis curieux d'apprendre de quel œil la cour de Vienne regardera ce mariage. Au surplus, comme le général Bernes m'a fait assez attendre avant que d'arriver à Berlin, je crois qu'il ne s'impatientera pas, si je le fais attendre un peu à mon tour, avant que de lui donner audience.

Federic.

Nach dem Concept.


2399. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VARSOVIE.

Potsdam, 5 novembre 1746.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite en date du 28 du mois d'octobre dernier. Vous voyez bien, par tout ce que vous m'apprenez vous-même des sentiments de ceux de vos amis qui connaissent parfaitement les affaires de Pologne, que je ne me suis pas trompé lorsque je vous ai soutenu que ce serait un argent jeté, si j'en distribuais à la Diète présente, puisque, si la cour de Saxe, jointe à celle de Russie, veut agir en force, alors il n'y aura rien à faire et elle fera ce qu'elle voudra.

Malgré les protestations les plus fortes que le père Guarini vous a prodiguées qu'il n'était point question de l'accession de la cour de Saxe au nouveau traité fait entre la cour de Pétersbourg et de Vienne, je ne m'y fie pas, et mes lettres de Pétersbourg m'apprennent que, quoique



1 Dieselbe Mittheilung wird unter dem 8. November dem Legationssecretär Warendorff in Petersburg gemacht. Vergl. S. 203.