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Voilà l'avis que le sieur d'Ammon me donne, me marquant en même temps que toutes ces circonstances lui avaient été dites dans la dernière confidence, et qu'il osait m'en assurer la certitude. Comment donc concilier cela avec les rapports que vous m'avez faits à l'égard du comte Rosenberg? et ne paraît-il pas par là que le comte ait fait bien des choses, pendant son séjour à Londres, qui ne sont nullement venues à votre connaissance? ainsi n'ai-je pas lieu de me plaindre que vous êtes trop confiant quand on vous donne à garder pour vous désorienter, et que vous ne guettez pas assez les gens, mais vous laissez endormir par de beaux dehors?

Quant au post-scriptum chiffré que vous m'avez fait le 21 du mois d'octobre passé, j'en suis bien satisfait; mais comme je voudrais que vous entriez encore plus dans le détail par rapport au personnel du Roi et de sa façon de penser sur mon égard en différentes occasions, afin de m'en pouvoir former une idée assez claire, vous ne manquerez pas de me satisfaire là-dessus et de m'en envoyer directement votre rapport, sans en faire un duplicat à mon ministère. Vous devez en même temps vous étendre encore plus sur le personnel du prince des Galles et ce qu'on en peut attendre lorsqu'il viendra un jour à régner; de plus, si vous croyez qu'il y aura moyen alors de constater une amitié ferme et durable entre lui et moi ou ma maison. Ce que vous ne manquerez pas à m'expliquer avec toute l'exactitude possible.

Federic.

Nach dem Concept.


2401. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 5 novembre 1746.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 24 d'octobre dernier. Comme le marquis de Valory vient de me dire que le roi de France, ne voulant pas différer à remarier le Dauphin, s'était déterminé à rechercher pour lui la princesse Marie-Josephe, troisième fille du roi de Pologne, et que Sa Majesté Très Chrétienne avait jugé ne devoir pas différer à m'en prévenir, avant que qui que ce soit à sa cour en ait eu connaissance — cette résolution étant ignorée au départ d'un courrier qu'on venait à dépêcher en conséquence au marquis des Issarts — pour me donner dans une occasion si importante ce nouveau témoignage de la confiance entière qu'elle mettait en mon amitié, j'ai bien voulu vous en avertir, quoique seulement pour votre direction. Et parcequ'il paraît par là que c'est une affaire faite que ce mariage-là, ma volonté est que vous deviez témoigner en toutes les occasions convenables combien j'aimais à voir une telle alliance, et que je ne saurais qu'y applaudir extrêmement; vous ferez même en sorte que ces discours que vous tiendrez en conséquence de cela, parviennent au maréchal de Saxe, afin que celui-ci en soit instruit et en instruise à son tour la cour de Saxe. Au reste, vous ne