<230> que vous lui avez exprimés sont trés conformes à ma façon de penser sur ces affaires. Cependant, parcequ'il sera fort difficile de faire changer de principes un homme tel que Robinson, qui, outre qu'il s'est livré de corps et d'âme aux Autrichiens, paraît me garder encore quelque dent du prétendu affront que je lui ai jadis fait,1 je crois que vous ferez bien de ne plus vous donner tant de peines pour lui faire comprendre raison à cet égard-là, et ce sera à sa cour que je laisserai le soin de le faire, si celle-ci veut agir de bonne foi avec moi. Quant aux correspondances que Henckel et ceux de sa clique entretiennent en Silésie, je vous saurai bon gré si vous m'en donnez des éclaircissements plus sûrs que ceux que j'en ai pu avoir jusqu'ici, malgré toute l'attention imaginable qu'on a eue tant sur les lettres qu'on a envoyées en poste que par des messagers, par des exprès et par des particuliers. On en a fouillé quelques-uns, quoique sous d'autres prétextes, jusqu'aux chemises, mais entre une centaine de lettres qu'on a prise par là, il n'y en a aucune qui contienne autres choses que des affaires domestiques, des nouvelles générales et de pareilles choses, mais pas un mot qui puisse indiquer ou faire soupçonner quelque trame ou complot, ainsi que je ne sais plus ce que j'en doive croire et que je serais d'autant plus satisfait, si vous pouviez m'en donner des éclaircissements ou des indices plus proches.

Le congrès de Breda me paraît être à l'agonie, et je suis moralement persuadé qu'on n'y conviendra de rien. Le général Bernes n'a pas encore eu son audience, et il aura du temps de reste pour pouvoir réfléchir sur la faute que sa cour a faite d'avoir tant traîné son départ, et sûrement elle comptera toujours sans son hôte, si elle croit pouvoir me traiter soit avec hauteur soit avec indifférence.

Federic.

Nach dem Concept.


2409. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 12 novembre 1746.

Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite le 31 d'octobre passé. Si le marquis d'Argenson paraît être flatté de l'idée qu'il s'est faite, de pouvoir disposer d'autant mieux de moi s'il parvient à établir les liaisons entre moi et la Saxe, et que je pourrais contribuer efficacement aux intérêts de la France lorsque je me verrai plus à mon aise, vous ne l'en devez nullement détourner. Si cependant on revenait à vous presser de vous expliquer plus précisément là-dessus, vous devez répondre alors que vous étiez très persuadé de la bonne intention que j'avais, mais que vous n'y sauriez répondre avec plus de précision, manquant des instructions nécessaires à cet égard-là2

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 201 und Bd. 1, 318 ff.

2 Der Schluss betrifft das Engagement französischer Schauspieler.