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2410. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE SAXE A BRUXELLES.

Potsdam, 12 novembre 1746.

Mon cher Maréchal. Vous avez fait de si grandes choses pendant cette campagne qu'il n'est pas étonnant qu'on vous applaudisse, et mon suffrage ne peut ni affaiblir ni autoriser la voix publique qui n'a qu'un cri sur votre sujet. Je vous ai suivi dans toutes vos opérations militaires et j'y ai trouvé ce mélange sage de prudence et d'audace qui, employées à propos chacune à leur tour, vous ont couronné des succès les plus brillants. Si j'en dois croire les probabilités, le prince de Lorraine n'aura pas lieu de se reposer cet hiver entre les bras de la sécurité, et vous ne serez embarrassé que sur le choix des desseins. En un mot, je crois que le roi de France s'en peut bien remettre à vous, et sur les plans de campagne et sur leur exécution. Je vous prie de faire un compliment à cet officier qui dit des choses si obligeantes sur mon sujet. Si nous avons les mêmes sentiments sur le vôtre, vous voyez que les expressions de la vérité sont partout les mêmes, et que le comte de Saxe est regardé comme le héros des Français et du siècle, et que c'est avec raison que je suis avec estime et amitié, Monsieur le Maréchal, votre très affectionné ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinerskanzlei.


2411. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE SAXE.

Der Graf von Sachsen schreibt, Brüssel 3. November, in Antwort auf des Königs Brief vom 23. October: „, … Je fais actuellement travailler au plan de cette bataille [de l'action du 11 octobre], et dès qu'il sera fait, j'aurai l'honneur de l'envoyer à Votre Majesté. On ne peut être, Sire, plus sensible que je le suis, à tout ce que Votre Majesté veut bien avoir la bonté de me dire d'obligeant sur cet événement, et rien ne saurait me flatter davantage que Son approbation sur les opérations de cette campagne; le suffrage de Votre Majesté est d'un prix trop précieux pour moi pour ne pas Lui en marquer toute ma reconnaissance, en attendant que la paix me procure le bonheur de pouvoir Lui faire ma cour et de La remercier en personne de toutes les marques de bonté dont Votre Majesté veut bien m'honorer.“ …

[novembre 1746].

Monsieur le Maréchal. Je recevrai avec grand plaisir les plans que vous me promettez de votre dernière victoire. Vous avez déjà vu combien j'y ai applaudi. Vous ne devez point en être surpris; je donne mon suffrage au mérite prouvé, en louant vos démarches, et la manière dont je m'en exprime est une suite de mon inclination pour vous. J'aurais toute la satisfaction possible de vous en renouveler ici les témoignages à vous-même : c'est un engagement personnel que vous prenez avec moi, et que je vous presserai de tenir. Les hommes tels que vous sont faits pour plaire et pour in-