<248> la dernière, malgré ce mariage, ne changera pas du système qu'elle a eu jusques ici. J'approuve la conduite que vous avez tenue en égard du Falkenberg,1 et vous faites bien de ne pas vous fier trop aux assurances du comte de Barck. J'apprends qu'un officier, envoyé par le général Pretlack, est arrivé à Vienne. Quoiqu'on ait soigneusement caché le contenu des dépêches qu'il y a apportées, on sait cependant que l'Impératrice-Reine en a paru fort contente et qu'elle a fait un présent audit officier. On est d'ailleurs persuadé que l'envoi de ce courrier n'a eu autre objet que les affaires de la Turquie. Or, vous devez vous informer adroitement s'il est vrai, comme on dit à Vienne, que la paix entre les Turcs et les Persans est faite, et si l'on croit à Pétersbourg que les Turcs se préparent à quelque entreprise en Hongrie.

Federic.

Nach dem Concept.


2437. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 26 novembre 1746.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite le 19 de ce mois. Le rapport circonstancié que vous m'avez fait de l'affaire arrivée avec le jeune comte de Lippe,2 n'a pas laissé de me développer tant soit plus le caractère de l'Impératrice-Reine, et ceux qui trouvent leur compte de voir qu'il y ait de la division dans la famille impériale, ne manqueront pas de souhaiter qu'on fasse encore à l'Empereur de pareilles incartades, qui mettront absolument sa patience à bout. Je ne serais pas fâché, si les nouvelles que vous m'avez données touchant les affaires des Turcs, se confirmaient; j'en doute cependant encore. Je ne crois pas que le général Baleyra ait accusé juste, lorsqu'il vous a fait la confidence que la femme du général Bernes resterait à Vienne; au moins son mari a déclaré publiquement que son épouse le suivrait à Berlin. Quant au courrier dépêché par le général Pretlack à Vienne, on croit que son envoi ne regarde que les affaires de la Turquie; au moins, les lettres que j'ai eues de Pétersbourg, paraissent le confirmer. Vous tâcherez à démêler au possible ce qui en est; en attendant, je puis vous dire d'une manière assez positive que l'alliance conclue entre les cours de Pétersbourg et de Vienne n'est que purement défensive, et que,



1 Russischer Oberst, der in die Palastverschwörung von 1743 (Bd. II, 406 ff.) verwickelt gewesen und jetzt in Freiheit gesetzt war. Als preussischer Unterthan hatte er Warendorff gebeten, ihn aufzusuchen: „ce que je lui ai refusé de peur que ce ne soit un piége.“

2 Graf Lippe, Günstling des Kaisers, hatte nach Podewils' Bericht durch Vermittelung des Kaisers eine Generaladjutantenstelle im Heere der Kaiserin-Königin zu erhalten gesucht. „L'Empereur s'y intéressa fortement, mais sans succès, et avoua, à la fin, au comte, et, à ce que quelques-uns prétendent, même par billet, qu'il ne pouvait rien sur l'esprit de cette Princesse, et que son intercession avait été infructueuse.“