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2444. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Berlin, 5 décembre 1746.

J'ai vu avec satisfaction le rapport que vous venez de me faire, touchant la réponse donnée au marquis de Valory au sujet de la triple alliance entre la France, la Suède et moi dont il nous a remis le projet. J'ai trouvé cette réponse parfaitement conforme à mes intentions, et la façon dont vous vous êtes servi pour la lui faire, en la lui dictant seulement, a toute mon approbation. D'ailleurs, je veux bien vous dire que, si la réussite de l'alliance à faire entre moi et la Suède dépend absolument de l'acceptation du projet de la France et que c'est une condition sine qua non que celle-ci soit la partie principale contractante dans cette alliance, je me verrai obligé de renoncer plutôt tout-à-fait à l'alliance avec la Suède que de donner les mains à ce projet, qui ne manquerait pas à me mener bien plus loin que je n'ai envie d'aller, ou me mettrait au moins bien mal avec ceux avec qui j'ai à peine renoué. C'est ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule et sans que vous en deviez laisser entrevoir quelque chose au marquis de Valory, auquel, au contraire, vous devez continuer à parler de la même façon que vous avez fait, et appuyer toujours sur les mêmes raisons que vous lui avez déjà dites.1 Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2445. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Berlin, 6 décembre 1746.

Pour vous répondre à la représentation que vous venez de me faire touchant la lettre du comte de Potocki en faveur d'un chanoine de Lithuanie, je vous dirai que, si celui-ci veut se contenter de quelque petit bénéfice en Silésie, je veux bien lui en accorder un, dès qu'il y en aura de vacant.

Je vous renvoie ci-clos la copie de la lettre que l'évêque de Warmie a écrite au capitaine Rahdecke; elle est de fort bon sens et mérite mon attention par le bon conseil qu'il nous donne pour avoir toujours un grand parti en Pologne. Aussi mon intention est-elle que vous deviez instruire mon résident à Varsovie, afin qu'il emploie tout son savoir-faire,



1 Bereits am 4. December hatte Eichel an Podewils geschrieben: Der König „sähe wohl ein, dass Frankreichs Intention bei dieser projectirten Alliance dahin abzweckete, sich einen andern Alliirten in Platz von Spanien zu verschaffen, da letzteres wohl ausfallen dörfte; Sie fanden aber Dero Convenienz ganz nicht dabei, sondern vielmehr darin, dass Sie ruhig blieben, freie Hände behielten und Sich, soviel menschmöglich wäre, in keine neue Weitläuftigkeiten einflechten liessen … Alle letztere Umstände haben des Königs Majestät die Gnade gehabt, mir nur vor Sich als eigene Reflexiones zu sagen, sonder zu befehlen, Ew. Excellenz solches mit zu antworten.“ Zugleich übermittelte Eichel den königlichen Befehl, Finckenstein in Stockholm die dem französischen Gesandten ertheilte Antwort mitzutheilen.