<264> qu'on trouvait à la fin de la réponse susdite: « que leur souveraine se faisait un véritable point d'honneur d'être esclave de ses paroles », aussi longtemps qu'on n'aurait pas accompli les engagements les plus solennels qu'on avait stipulés dans le traité de Dresde. Enfin, je crois que vous ferez fort bien de parler d'un ton haut à ces gens sur cet article-là, pour qu'ils ne se fassent pas l'illusion de nous vouloir mener par le nez.

Je n'ai point d'autres nouvelles de la Turquie que celles que vous me mandez; mais si les Turcs devaient remuer ou même rompre avec la cour de Vienne, je suis persuadé qu'elle filera bien plus doux et viendra même à rechercher mon amitié. Le général Bernes n'a parlé jusqu'ici d'aucune affaire. Nous le verrons venir, et ce ne sera sûrement moi qui commencera à parler.

J'ai parlé au major Lentulus;1 il n'est pas encore assez en correspondance avec l'homme que vous me nommez, mais il va préparer ses batteries. J'ai oublié à vous dire, concernant les lustres du feu prince Eugène qui sont à vendre, que vous m'en devez envoyer des desseins et y faire marquer la grandeur de chaque pièce, afin que je puisse juger par là s'ils me conviennent ou non.

Federic.

Nach dem Concept.


2457. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Berlin, 13 décembre 1746.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite en date du 6 de ce mois. Ce que vous me marquez des lettres que quelques provinces ont écrites aux États-Généraux, fait assez voir que les Hollandais commencent à s'apercevoir que les vues des Anglais ne sont autres que de les embourber de plus en plus, pour les obliger à suivre malgré eux le torrent. Mais nonobstant de tout cela, je suis fort et fermement persuadé qu'on ne manquera pas d'entraîner les Hollandais de continuer la guerre encore une année.

Federic.

Nach dem Concept.


2458. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Berlin, 13 décembre 1746.

J'ai bien reçu vos relations en date du 29 du novembre dernier et du 2 de ce mois. Comme il paraît qu'on compte beaucoup en Angleterre sur l'embarras que l'entrée des Autrichiens et des Piémontais en Provence doit causer à la France, je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule, que cette entrée ne mettra guère les Français en désarroi; il se pourra que les Autrichiens avancent jusqu'à quelques lieues dans cette province, mais tout ce qu'il y a de gens intelligents



1 Vergl. S. 257.