<269> qu'on vous a remise relativement à la garantie de l'Empire sur la paix de Dresde; mais en cas qu'on vous dût parler au sujet de cette réplique et vous demander si vous l'aurez bientôt, vous n'avez qu'à répondre que vous ne saviez pas exactement si l'on ne mettrait pas autant de temps pour la composer, comme l'on avait mis à Vienne pour faire leur réponse. D'ailleurs, vous pouvez bien leur dire, quoique non pas en ministre; mais comme de vous-même, que peut-être la garantie de l'Empire ne m'était pas une affaire si importante, comme l'on se l'imaginait à Vienne. Sur ce qui est de la garantie de la Pragmatique, je veux bien vous autoriser de leur dire positivement que c'était une chose à laquelle je ne concourrai du grand jamais, et quant à la chicane grossière, comme si les Pays-Bas devaient être censés comme appartenants à l'Allemagne, vous ne devez leur répondre autre chose, s'ils reviennent à vous en parler, sinon simplement que cela ne méritait pas de réponse.

Federic.

Nach dem Concept.


2463. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 19 décembre 1746.

J'ai tout lieu d'être surpris à voir par votre dépêche du 9 de ce mois que le marquis d'Argenson se veut prendre à moi de ce que l'Électeur palatin s'est vu obligé de prendre deux régiments autrichiens en quartier d'hiver dans ses États. Si la cour de Vienne commence à exercer du despotisme dans l'Empire, les Français n'ont qu'à se prendre à eux: pourquoi rétirèrent-ils le prince de Conty l'année 1745 au delà du Rhin?1 A présent, il ne faut pas rejeter sur moi les conséquences qui en suivent. Il n'est pas possible que je sois le champion partout, et s'ils n'ont pas pu soutenir l'Electeur palatin avec leurs troupes qu'ils ont eues au voisinage de ses États, contre la demande de la cour de Vienne, j'ai pu le faire encore moins.

Quant aux propos que le duc de Richelieu vous a tenus, je vous dirai que j'ai fait toutes les avances possibles à la cour de Dresde, mais quel que soit mon désir de vivre avec elle en étroites liaisons, je ne saurais pas faire un seul pas plus en avant, sachant que le ministre, comte de Brühl, est mon ennemi juré et implacable. Je sais d'ailleurs que la cour de Vienne, pour se consoler du mariage du Dauphin avec la princesse de Saxe, a mis toute son espérance sur ce ministre, de ce qu'il, après le mariage fait, travaillera de toutes ses forces à me brouiller avec la France et à m'aliéner celle-ci Du reste, j'ai plus d'une raison pourquoi je ne trouve pas à propos d'envoyer le comte Rothenburg à Dresde.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. IV, 237.