<271> si vous insinuiez par ci par là à vos amis, quoiqu'avec beaucoup d'adresse, de douceur et de politesse, que la grande question était encore si la nation suédoise n'avait bien plus d'avantages que moi par l'alliance en question, et, quand même l'on ne la regardait que comme une affaire d'ostentation, la Suède en tirerait toujours imcomparablement plus d'avantages que moi. Ma sœur, la Princesse Royale, vient de m'écrire que l'affaire de l'alliance avec moi ne souffrirait aucune difficulté, pourvu que les Suédois puissent trouver à acheter en mon pays les provisions de blés qu'ils sont obligés d'ailleurs de prendre chez les Russes. A cela je vous dis que je ne puis point le promettre pour l'année où nous sommes, la dernière récolte ayant été si mince et si mauvaise dans nos contrées que le prix des grains s'est fort haussé; mais s'il s'agit des années qui viennent, et que les Suédois veuillent acheter chez nous les provisions de grains dont ils peuvent avoir besoin, je puis faire tels arrangements qu'ils pourront toujours trouver chez nous les provisions qu'il leur faudra.

Federic.

Nach dem Concept.


2466. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Berlin, 22 décembre 1746.

Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite le 17 de ce mois. Les deux articles à régler pour le mariage dont vous faites mention, ne souffriront guère de difficulté à être ajustés; mais comme la France vise à d'autres choses encore, ma grande curiosité est de savoir comment le comte de Brühl se prendra pour satisfaire la France, sans choquer les cours de Vienne et de Pétersbourg. Il faudra qu'il paraisse accommodant envers la France et qu'il entre du moins pour quelque chose en ce que celle-ci désire; ainsi donc, vous devez être attentif à tout cela et tâcherez à bien pénétrer l'effet que cela fera sur les comtes Esterhazy et Bestushew.

Vous ferez bien d'insister à l'arrivée du comte de Brühl à l'éxécution du cartel, mais pour y satisfaire il faudra qu'outre les déserteurs des régiments d'Anhalt et de Kreytzen on fasse encore l'extradition des quatre déserteurs du bataillon de Retzow, et qu'on punisse cet officier saxon qui a laissé échapper à Torgau l'enseigne qui a déserté avec ceux-ci.

Federic.

Nach dem Concept.


2467. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 22 décembre 1746.

La relation que vous m'avez faite en date du 6 de ce mois, m'a été rendue. J'avoue que je commence à craindre que le comte Woron-