<274>tiennent encore en Silésie, ne peut être que d'avoir quelques avis en temps de guerre de ce qui se passe; au reste, on ne reprend pas des provinces par ces bagatelles-là.

Les affaires de la Turquie deviennent de jour en jour plus intéressantes; on me mande de Venise qu'au rapport du baile à Constantinople ce sont les ministres français qui ont moyenne la paix entre la Porte Ottomanne et la Perse, qu'une condition de cette paix doit être que la Perse se joindra aux Turcs pour attaquer la Russie du côté d'Astracan, qu'on avait appelé le khan des Tartares à Constantinople pour convenir des moyens d'attaquer la Russie en même temps qu'on revendiquerait le Banat et la Transylvanie sur la cour de Vienne, et qu'on refusait constamment d'admettre le ministre de Vienne en qualité de ministre impérial. Je ne vous dis tout ceci que pour vous mettre d'autant mieux au fait, afin de bien approfondir ces affaires pour m'en pouvoir faire des rapports exacts.

Federic.

Nach dem Concept.


2472. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 27 décembre 1746.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite le 16 de ce mois. Par tous les propos que le marquis d'Argenson vous a tenus, il paraît assez la grande envie que les ministres de France ont de me mêler encore de leurs affaires. J'approuve donc fort tout ce que vous avez répondu audit marquis, et vous ne discontinuerez point, lorsqu'il voudra revenir à la charge, de lui répondre sur le même ton, en l'assaisonnant toujours de force de protestations d'amitié, et d'autres faux-fuyants que vous sauriez imaginer. Au reste, je veux bien vous dire que des gens sages à Vienne ne se promettent guère grand succès de l'expédition en Provence et ne disconviennent pas que ce n'avait été que par complaisance pour la cour de Londres, de qui on tirait l'argent, qu'on s'était prêté à faire cette expédition-là.

Federic.

Nach dem Concept.


2473. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Berlin, 27 décembre 1746.

Les deux relations que vous m'avez faites le 13 et le 16 de ce mois, m'ont été rendues. Vous devez continuer à être attentif pour développer les idées que les ministres où vous êtes ont relativement aux affaires générales; pour moi, je suis fort persuadé que ces idées-là ne sont nullement pacifiques, et qu'on fera plutôt l'année qui vient tous les efforts possibles pour avoir la supériorité sur la France, mais que, si l'on n'y réussit pas, ce sera alors qu'on changera les sentiments et qu'on pensera sérieusement à faire la paix.